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Index de l'article

 

La Gare de Baisieux.

 
En 1860 le chemin de fer est arrivé à Lille et continue à se développer, le 16 juin 1862 une convention est signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des Chemins de Fer du Nord  pour l'établissement d'un « chemin de fer de Lille à la frontière belge, dans la direction de Tournai » cette convention est concédée à titre définitif par et un décret du 6 juillet 1862 déclarant la ligne d'utilité publique et approuvant la convention de concession.
Imaginez que vous êtes un Basilien ou une Basilienne du 19ème siècle, nous sommes en 1862 et vous apprenez que le village sera traversé, dans 2 ou 3 ans, par une ligne de chemin fer. À cette époque, dans les campagnes françaises, les bruits courent que les trains à vapeur sont dangereux, ils font peur au bétail, on dit que les vaches et les moutons sont affolés au passage de ces monstres de fer, sur les chemins à proximité des rails, les chevaux de trait effrayés par les locomotives, risquent de s'emballer et causer de graves accidents, on dit aussi que les passagers des chemins de fer sont choqués par la vitesse du train, les voyageurs n’arrivent pas à maîtriser le paysage qui défile et disparaît trop vite en face de lui. On dit même que certaines personnes, hantées par le stress et l'insécurité, sont dans une condition de fragilité qui les conduit à la folie. Bien entendu ces informations sont colportées par des gens qui ont tout à perdre avec l'arrivée de ce chemin de fer
 
Construction de la gare
On peut s'imaginer qu'à Baisieux, dans ces années 1862 à 1864, des architectes et des ingénieurs de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord viennent régulièrement à la mairie pour négocier les achats de terrains, afin d'y installer les infrastructures des voies et de la future gare, il faut savoir que la Compagnie des Chemins de Fer du Nord avait prévu d'installer cette gare plus proche de la frontière. En allant vers la Belgique, elle devait être installée au niveau du second passage à niveau actuel (rue de Templeuve), c’est le maire de l’époque, Mr Aimé Florent Carrez, qui aurait mis son veto et fait déplacer l’implantation de la gare à petit Baisieux, c'était beaucoup plus intéressant pour certains agriculteurs basiliens, qui possédaient de bonnes terres près de la frontière.  À Petit Baisieux une partie des terres était des marais que la commune possédait, ce qui rendait la transaction plus facile.
Le visage de Baisieux aurait été bien différent si la gare avait été construite au niveau de la rue de Templeuve, les alentours auraient eu de nombreux commerces et habitations
 
La construction des gares au 19ème siècle
A cette époque, la compagnie des Chemins de Fer du Nord, imposait à ses architectes un cahier des charges pour les infrastructures des gares, en fait les gares étaient divisées en 3 classes, 1er pour les grandes villes, 2ème pour les petites villes, 3ème pour les villages, Baisieux est probablement une gare de 3ème classe améliorée en raison de son implantation près de la frontière Franco-Belge.
 
L'intérieur d'une gare frontière au 19ème siècle
Le programme de base comprenait un hall (assez vaste à Baisieux), le bureau du chef de gare, les guichets pour la vente des billets, le service des bagages avec une bascule, une lampisterie, la ou les salles d'attente (à l'époque 3 classes pour voyager 1er, 2ème, 3ème) certaines gares (comme Blandain gare frontière en Belgique) avaient des salles d'attentes différentes en fonction des classes de billets, la gare de Baisieux avait- elle plusieurs salles d'attente ? Pour l'instant nous n'avons rien trouvé à ce sujet. Des locaux destinés à la douane pour la fouille des voyageurs et des bagages étaient également prévus, il y avait le logement du chef de gare, des logements de fonction pour les douaniers, une salle de repos pour les agents de la gare, des toilettes hommes et dames...
 
L'extérieur d'une gare au 19ème siècle
Cette partie de la gare contenait l’ensemble des voies principales du chemin de fer destinées à l’arrivée et au départ des trains, et des voies dites de service pour effectuer les manœuvres nécessaires pour les machines. Il fallait aussi des aiguillages à main pour changer de voie, une signalisation pour éviter que les trains ne se rencontrent ou se télescopent, une ou plusieurs colonnes à eau pour les locomotives à vapeur. Les voies principales qui devaient recevoir les voyageurs à l’arrivée comme au départ étaient totalement bordées de trottoirs et souvent couvertes par des charpentes métalliques vitrées Cette disposition était largement recommandée par les ingénieurs comme le soulignait A. Perdonnet : « Nous recommandons de faire, autant que possible, descendre les voyageurs de voiture ou de les y faire monter à couvert »
 
1865, on ouvre la ligne
Le 1er décembre 1865, ouverture de la ligne internationale de Lille à Tournai, la mise en service se fait simultanément sur la ligne française de Lille à Baisieux frontière, et sur la ligne belge de Tournai à Blandain frontière (station belge mise en service le même jour). Le même jour, la Compagnie des chemins de fer du Nord met en service, la station de Baisieux qui est établie à un kilomètre du village de Baisieux qui compte 1 997 habitants, la frontière avec la Belgique est à 2 km.On suppose que les 3 maisons de garde-barrières de Baisieux : près de la gare, rue de Templeuve et rue des Plats Fossés ont été mises en service en même temps que la gare. À noter que la même année, la station d' Ascq et ses 3 maisons de garde-barrières sont également mises en service...
 
Les Basilien(nes) commencent à voyager
En cette année 1865, des hommes et des femmes de Baisieux, dont certains n’ayant jamais franchi le territoire de notre village, découvrent et visitent la gare, un lieu qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, puis certains se lancent dans l'aventure, acheter un billet pour un petit voyage, Lille par exemple, il y a 3 classes différentes à l'époque, les plus modestes se contentent de la 3ème. Les billets achetés, ils doivent ensuite faire peser leurs bagages, la compagnie accorde 30 kg gratuits par voyageur, au-delà il faut payer ! Et l'aventure dans le futur commence, comparé à la diligence, à la calèche ou au fiacre, le train permet de se déplacer à des vitesses inimaginables qui peuvent atteindre les 30 km/h.
 
Le quartier de la gare s'agrandit
En regardant le cadastre napoléonien de Baisieux de 1889 (ci-dessous), on peut remarquer que des habitations se construisent très vite autour des infrastructures ferroviaires, si l'on regarde les photos anciennes, des commerces s'installent, la poste en 1881, à la fin du 19ème siècle le quartier de la gare commence à être très fréquenté ...

Cadastre 1889

 

Ci-dessous : l'intérieur de la gare au début du 20ème siècle, l'ancienne barrière de la rue Louis Deffontaines ex rue de la gare, l'extérieur de la gare.

Intérieur gare

Barrière train

Extérieur gare

 Ci-dessous : l'intérieur de la gare fin 19ème siècle, les commerces aux alentours de la gare début 20ème siècle.
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