Le Chemin des Pendus
Il faut savoir que les emplacements des anciens gibets peuvent être localisés facilement grâce aux toponymes des lieux-dits : au gibet - colline des pendus - chemin du gibet - ou comme dans notre village "Chemin des Pendus ". Donc dans les temps anciens, ce Chemin des Pendus à Baisieux menait certainement à un gibet, où l'on pendait les condamnés à morts. Autre méthode, si l'on veut savoir s' il y avait un gibet dans son village, on peut aussi consulter la carte de Cassini ou encore les cartes des anciennes châtellenies, lorsque l'on voit sur ces cartes un dessin représentatif d’une potence associée au mot Justice, il y avait obligatoirement à cet endroit un gibet où l'on pendait les condamnés à mort.(voir les illustration explicatives ci-dessus)
Pourquoi des gibets dans certains villages, et qui décidait des pendaisons ?
Au temps du régime seigneurial et jusqu’à la révolution française, dans plusieurs villages de notre région s’élevaient des gibets où avaient lieu les exécutions des criminels condamnés à mort. Placés sur une hauteur, un peu en dehors du village, mais bien en vue du principal chemin public, les gibets signalaient aux habitants le siège d’une haute justice. Les corps des condamnés étaient laissés pour être exposés à la vue des passants et dévorés par les corbeaux. Le gibet était avant tout une démonstration visible du droit de justice du Seigneur, mais il ne servait probablement pas beaucoup.
Le Gibet de Baisieux.
De nos jours, on connaît le Chemin des Pendus partant de la rue d'escamin et allant jusqu'à la Rue de Tournai (M941), à une centaine de mètres de la frontière Belge. D'après une gouache de Adrien de Montigny réalisée vers 1603, pour illustrer les Albums de Croÿ (gouache ci-dessous), le tracé de ce petit chemin était différent, il partait du siège d'un fief nommé Escamaing et rejoignait, juste à la sortie du village de Baisieux, un chemin plus important de Lille à Tournay (Rue de Tournai de nos jours). À la sortie de ce chemin, sur une petite parcelle de forme triangulaire se trouvait un gibet à 3 piliers pour pendre les condamnés à mort.
Mais il faut savoir que Adrien de Montigny faisait ses croquis de terrain du printemps à l’automne, et que souvent les arrière-plans semblent avoir été faits de mémoire, ou reconstitués et inventés en atelier, en hiver. Ces arrière-plans, tout comme les premiers plans (souches, arbres, talus de chemins...) ne sont donc pas toujours fidèles.
Si l'on compare cette gouache du début XVIIè siècle au Baisieux actuel, on détermine que le Chemin des Pendus partait de la rue d'escamin, et aboutissait dans la rue de Tournai juste à la sortie du village, il y encore un chemin d'exploitation, visible de nos jours, qui mène dans les champs, et le gibet se trouvait juste à gauche sur une parcelle cadastrale qui est toujours de forme triangulaire, voir photo ci-dessous.
Ces dessins, souvent très bien conservés, sont encore une source unique et exceptionnelle d'informations sur les paysages et l'architecture de la Renaissance.
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