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Index de l'article

Un article publié le 18 novembre 2019 sur le journal le Monde, Lire cet article en cliquant ici,  et me concernant en partie, fait référence à cet article sur ma grand-mère. L'année dernière, en octobre 2019, une journaliste du journal Le Monde me contacte, en fait elle prépare un article sur les mémés écolos avant l'heure dans les années 50/60, elle a lu cet article et mon témoignage l'intéresse. Après m'avoir interviewé, ainsi que d'autres personnes, son article sort en novembre 2019, elle m'a consacré quelques lignes...

 

D'après les souvenirs de Frédéric Wetzel...

Je n'ai pas la nostalgie du passé, je pense qu'il faut vivre avec son temps et toujours aller de l'avant, mais j'ai retrouvé récemment chez moi, des photos de l'époque de ma grand-mère, photos dont je ne me rappelais plus l'existence. Mes souvenirs d'enfance sont réapparus, je vais donc vous parler de cette époque, de cette femme que j'aimais plus que tout, qui m'a appris des principes très importants.

 
Ma Grand-Mère et son chien

 

Ma grand-mère...

J'ai passé mon enfance chez ma grand-mère suite au divorce de mes parents en 1953 et, c'est donc elle qui m'a élevé, éduqué, cette dame qui s'appelait Aurélie tenait un petit bistro dans mon village actuel Baisieux, ses grands principes étaient le partage, l'entraide, l'amitié...Dans son petit commerce, elle affichait des prix très bas afin de servir les plus démunis, son activité engendrait de petits bénéfices, elle s'en contentait, cela suffisait pour vivre simplement.

À l'époque j'avais 6 ans, je me souviens qu'elle n'était pas riche, mais elle organisait souvent dans son café des repas à prix coûtant, pour la convivialité et pour aider les gens à se retrouver, afin qu'ils passent un bon moment (pas beaucoup de loisirs à l'époque), le menu de ces repas était bien souvent composé de haricots blancs et pommes de terre, accompagnés de grosses saucisses que l'on appelait des Pierrots, ainsi que d'autres cochonnailles (tripes, pieds de porc, etc...). J'avais gagné dans une foire à Lille, à un concours de lâcher de ballons, le premier prix : un superbe poste de radio (mon ballon avait volé jusqu'en Suède), celui-ci prônait en place d'honneur dans le café et les clients prenaient plaisir à écouter les infos et la musique. Avoir un poste radio (TSF) n'était pas courant à l'époque et les premiers téléviseurs étaient très rares. Dans mon quartier, à ma connaissance seul le docteur possédait un téléviseur, et il n'était pas rare que ce dernier invite chez lui quelques voisins dont nous faisions partie, pour regarder ensemble les émissions du samedi soir sur l'unique chaîne.

 

Ci-dessous, des repas à prix coûtant qu'elle organisait pour les clients du café (cliquez sur les photos pour les agrandir)

Novembre 1958 dans le café1958 Café de Aurélie à Baisieux Sin

Mai 1961 dans la salle annexe1961, Café de Aurélie à Baisieux Sin

 

Ma grand-mère était écolo malgré elle...

Oui ! ma grand-mère était écolo avant l'heure sans le savoir, puisque le mot écologie n'existait pas encore. Par la manière de vivre et la technologie de l'époque, son empreinte carbone était faible. Elle habitait un petit village frontalier du nord de la France : Baisieux, qui comptait environ 2900 habitants dans les années 50.

  •  Son équipement électrique se limitait à 5 ou 6 ampoules et un poste de TSF que j'avais gagné à un concours de lâcher de ballon, pas de frigidaire ni de machine à laver, l'eau potable n'était pas gaspillée et j'ai toujours connu l'utilisation de l'eau de pluie pour la lessive et le lavage des sols, elle lavait le linge à la main avec du savon noir dans une bassine d'eau de pluie chauffée sur le feu à charbon.
  • L'entraide était très active dans le village, un service en valait un autre, personne n'était à la rue ! les plus malheureux étaient aidés par des petits boulots. Lorsque c'était l'heure du repas, chez ma grand-mère il y avait toujours une part supplémentaire que l'on appelait part du pauvre, de l'éventuel invité dernière minute.
  • Pour les courses, elle n'achetait que le nécessaire, et c'était simple à appliquer puisque les produits étaient vendus en vrac à la petite épicerie, il n'y avait pas de gaspillage, les gens étaient très respectueux de la nourriture. Il y avait beaucoup de petits commerces de proximité dans le village : laiteries, boucheries, petites épiceries, boulangeries, cafés, marchands de fruits et légumes, les familles ne faisaient pas de gros stocks car peu de gens achetaient des frigos (très chers à l'époque). Ma grand-mère m'envoyait à la ferme de Charles Dupont, avec mon pot au lait, pour acheter le lait quotidien, on ne pouvait pas avoir plus frais, on se fournissait également en beurre dans cette ferme.
  • Je me souviens que ma grand-mère avait dans sa cave un garde-manger, c'était une sorte de grande armoire grillagée où elle entreposait pendant 2 à 3 jours quelques aliments tels que le beurre, le lait, les restes de repas, fruits et légumes, etc...Ce garde manger avait un grillage très fin sur sa porte et ses parois pour bien aérer les aliments, et empêcher les insectes et autres bestioles d'y rentrer.
  • Pour améliorer le quotidien, presque toutes les familles cultivaient leur terrain ou des terrains qu'elles louaient, pour récolter des légumes, des pommes de terres, des salades, elles avaient pour la plupart des poulaillers, elles élevaient aussi quelques lapins.
  • À Noël, ma grand-mère m'offrait quelques chocolats et toujours un jouet en bois (château fort, garage, soldats etc..), elle avait économisé toute l'année pour ce cadeau.
  • Le partage des livres existait déjà puisque ma grand-mère m'achetait le journal de Mickey toutes les semaines, et ensuite après l'avoir lu, le bouquin passait dans les mains de tous les copains et copines, et vice versa, les copains partageaient aussi leurs bouquins.
  • Lorsque nous étions malades, les remèdes de grand-mère étaient bien souvent appliqués, ventouses, cataplasmes de farine de moutarde, etc...Bien sûr si c'était plus grave, ma grand mère allait prévenir le docteur Louis delezennes, médecin de campagne de l'époque, il habitait à 100 m de chez nous, et elle allait ensuite chez le pharmacien du village Ternisien.
  • Ma grand-mère me choyait, exemple l'hiver il n'y avait pas de chauffage dans les chambres, mais ce n'était pas grave, avant de me coucher, elle mettait dans le fond de mon lit une brique réfractaire ou une bouillotte, qui avait chauffé toute la journée dans le four de la cuisinière à charbon, et c'était le confort absolu, j'étais rarement malade.
  • Ma grand mère tenait un café, je me souviens que la brasserie Duquesnoy livrait chaque semaine les boissons, et à cette époque des années 50, la livraison se faisait avec des chevaux, le livreur déposait des caisses (en bois) de bière, limonade, vin rouge et blanc, et toutes ces boissons étaient contenues dans des bouteilles en verre, le livreur reprenait les bouteilles vides, pas de suremballage polluant en ce temps là, pas de bouteille en plastique, les boissons étaient toutes contenues dans des bouteilles en verre consignées.
Mes conclusions
J'ai adoré cette époque, mon enfance fut merveilleuse, la nourriture était très bonne et saine, la campagne n'était pas polluée, il y avait des arbres fruitiers partout, dans les jardins, les pâtures, il y avait très peu de circulation automobile, les gens menaient une vie plutôt saine. En conclusion, je pense que cette époque des années 50/60 avait du positif sur la manière de vivre, la solidarité, la convivialité, le respect de la nourriture, mais il faut dire aussi que la vie des femmes n'était pas facile. L'utilisation de toutes les technologies actuelles (lave-linge par exemple) est une avancée formidable pour les conditions de vie, mais nous devrions nous poser la question sur certains autres produits de consommation. Toutefois, je suis certain que ma grand-mère aurait été heureuse de connaître le web qui permet de s'ouvrir sur le monde, ça lui aurait certainement plu, car l'un de ses plus grands plaisirs était de lire chaque matin "NORD ÉCLAIR" elle adorait ce journal et voulait connaître tout ce qui se passait dans le monde...

 

En 1958, avoir en cadeau une trottinette, c'était le rêve, ma mère me l'avait offerte.

 Avoir une trottinette en 1958

Trotinette

 

La maison où j'ai passé toute mon enfance (1952 à 1966), cette photo date de 2019,  hélas ! je n'ai pas retrouvé de photo lorsque c'était le bistro de ma grand-mère.

Dans les années 60, il y avait 2 petites maisons basses à gauche de la maison, et une grande ferme à droite, tout a été abattu pour construire des pavillons individuels. La façade de l'ancien bistro n'a pas changé (la grande fenêtre de gauche était le bistro et les deux fenêtres de droite la grande cuisine)

La maison de mon enfance

 

Être un enfant à cette époque...

Mes copains et moi, nous ne manquions pas d'imagination pour nous distraire le jeudi (à l'époque le jour de repos était le jeudi) ou le soir après l'école et l'étude qui se terminait à 17h30, en effet nous faisions nos devoirs à l’école avec l'instituteur pour 5 francs par mois.

Nous avions l'esprit inventif pour faire de grosses bêtises, dont en voici deux parmi tant d'autres qui ont marqué nos esprits et ceux de nos parents :

La baignoire en fer blanc de ma grand-mère
Un jour, au début des années 60, il y eut un très gros orage à Baisieux. Devant le café de ma grand-mère, de l'autre côté de la nationale, il y avait une pâture que l'on appelait la pâture Gaspard et au bout de celle-ci un grand creux, d'environ 15 m de circonférence sur 1,50 m de profondeur. Suite au gros orage ce trou était rempli d'eau, mes copains et moi-même très influencés par les BD que nous lisions, nous avons eu une très bonne idée de jeu : pendant que ma grand-mère était partie faire ses courses à la petite épicerie du coin, nous lui avons emprunté sa baignoire en fer blanc pour en faire un bateau, et pour la rame sa pelle à charbon, nous étions très confiants de notre embarcation, nous étions de bons architectes navals grâce aux bonnes leçons d'arithmétique que notre instituteur nous inculquait 🙂... Quelques instants plus tard, après avoir mis un guetteur (le plus petit) pour surveiller l'éventuel retour de ma grand-mère, nous traversions la rue de Lille avec la baignoire pour démarrer notre aventure, nous avions même prévu le baptême du navire avec un litre de vin soutiré de la cave du café, la mise à l'eau fut rapide, et ce qui devait arriver, arriva ! nous avons coulé, la chance n'était pas avec nous ! C'est à ce moment que ma grand-mère a surgi, et comme elle criait très fort, les voisins sont sortis. Nous étions trempés, nos haleines sentaient le vin, et la baignoire de ma grand-mère coulée. Je me suis pris un grand coup de pied dans le derrière, et j'ai été privé de jeux pendant 4 jeudi, et en plus, désormais c'était à moi de remplir la charbonnière avec les mains, en attendant que l'on récupère la pelle. Il faut dire que nous aurions pu nous noyer, quand à la baignoire, on ne la récupéra que 2 mois plus tard dans un triste état, quand le trou fut à sec.
 
 
Des toiles d'araignées dans le café
Un jour d'été, avec les copains, nous avons attrapé une cinquantaine de grosses mouches bleues dans l'étable de la ferme voisine, et nous avons attaché des bouts de fils à coudre, d'environ 30 cm, entre la tête et l'abdomen. Puis nous les avons mise dans une boîte à chaussures, ensuite nous avons lâché tout cela dans le bistrot de ma grand-mère, les mouches alourdies par les fils volaient à moins de 2 m de hauteur, et ces fils frôlaient les visages des clients, donnant l'impression de toiles d'araignées dans la pièce. Grand-mère très en colère car il a fallut un certain temps pour évacuer toutes les mouches...

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Les jouets publicitaires de mon enfance

BANANIA, mon petit déjeuner préféré

Les personnes qui ont eu leur enfance dans les années 60 se souviendront certainement de ceci : si vous buviez du Banania au petit déjeuner, souvenez-vous ! il y avait des points sur les boites (1 point sur les boites de 250 G et 4 points sur les boites de 1 kg), avec 16 points Banania et 6 ou 7 timbres poste pour lettre, que l'on envoyait à Courbevoie chez l'éditeur, on recevait des jouets en carton à découper et à monter soi-même : le château fort, la ferme, le porte-avions, le garage, le ranch, le fort, le moulin, etc...

 Le catapultage des avions fonctionnait réellement !

Pub Banania

 

Et le fameux CINÉBANA BANANIA

C'était un projecteur de diapositives, que l'on appelait à l'époque "Lanterne Magique" il était en carton, et contrairement aux autres créations Banania citées ci-dessus, ce n'était pas un découpage, mais un dépliage. L'ensemble se composait d'une chemise que l'on ouvrait, à l'intérieur de celle-ci se trouvait le projecteur que l'on dépliait très facilement. Ensuite on mettait une lampe de poche à l'arrière pour projeter des images style BD sur un tissus blanc, des histoires en 20 vues... Il fallait qu'il fasse très sombre dans la pièce vu la puissance limitée de la lampe de poche. Le réglage de la netteté se faisait en variant la distance entre le Cinébana et l'écran car la lentille était fixe. Lorsque l'on avait 16 points supplémentaires, on pouvait obtenir de nouvelles histoires. 

Pub Banania

Des jetons en carton faisant office de billet d'entrée à la projection étaient même fournis. Avec quelques copains, on avait créé un petit cinéma chez ma grand-mère, on avait squatté une pièce toute noire prévue pour entreposer le charbon, dans laquelle on projetait ces BD pour tous les gamins du quartier, moyennant 1 cigarette P4 l'entrée (cigarettes P4 = paquet de 4 cigarettes vendu 12 c de Francs). On fumait en cachette wink

Cinébana

Cinébana

Prix de la séance 1 cigarette P4 

Pub cinébana

P4

 Pour en savoir plus sur le cinébana de Banania, lisez cet article et regardez cette vidéo.

 

Une idée qui a révolutionné le monde de la communication

Un sifflet, une grue, un cavalier, un fantassin, des lunettes de soleil, un avion, une DS, un camion citerne, des boutons de manchette, un jeu de quilles, le paquebot France, une jeep, un peigne, un ouvre-bouteille, cet ensemble de mots vous inspire ? probablement que non !

Sauf que si vous étiez enfant en 1960, vous vous rappelleriez que ces reproductions d'objets se sont retrouvées dans un paquet de lessive. Une lessive qui a révolutionné le monde de la communication, sans publicité et uniquement grâce à une idée de génie, Bonux va devenir le phénomène de société des années 60. Tous les enfants de mon époque encourageaient leurs parents à acheter cette marque.

Cadeau Bonux, la citerne Duclerc

Cadeaux Bonux

Avec moi, ma grand-mère ne manquait jamais de lessive, je surveillais le stock wink et je ne me privais pas de me salir pour que ça aille plus vite.

Le Cadeau Bonux, c’était une sensation incomparable, lorsque ma petite main s’enfonçait à tâtons dans la poudre de lessive pour y découvrir le fameux cadeau, qu'est-ce que j'allais trouver dans le paquet cette fois-ci ? un avion, une voiture en plastique, une BD de Bonux Boy, un camion de pompier, etc...

Mais alors, quelle déception !!! quand je tombais par malheur sur l'un des cadeaux destinés aux filles, ou sur un cadeau destiné aux adultes, comme le gant de toilette, le mètre de couturière, ou le couteau à fromage.  frown 

Les cadeaux Bonux c'était des échanges dans la cour de récréation de chaque école, et 60 ans après sa naissance, il continue à faire resurgir du fond de nos mémoires des moments privilégiés de notre enfance.  Véritable révolution commerciale, Bonux a fortement marqué nos esprits, il s’est même imposé dans notre langage courant, il n'était pas rare d'entendre dans des embouteillages " Eh ! t’as eu ton permis de conduire dans un paquet de Bonux ? "

Cadeaux Bonux

 

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Quelques photos anciennes de mon village :

 

Vue aérienne du quartier de Sin en 1958 (où j'habitais depuis ma naissance)

Vue aérienne de Baisieux sin

 

Entrée de Baisieux Sin (en venant de la Belgique), début années 50, il y avait encore des pavés sur la route nationale 41.

Entrée de Baisieux sin

 

Entrée de Baisieux Sin (en venant de la Belgique), année 1958, il y avait du macadam sur la route nationale 41.

Entrée de Baisieux sin

 

Entrée de Baisieux Sin, année 1958, vue dans l'autre sens, en allant vers la Belgique, on peut voir le café de Marie Montois sur l'angle.

Carrefour de Baisieux sin  fin des années 50 

Carrefour de Sin au début des années 1900

Carrefour de sin 1910

Carrefour de sin en 1913

 

Comparatif Carrefour de Sin en 2019 et 1959 (cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Carrefour de Baisieux sin 2019/1959

 

 

Ci-dessous, 4 photos de la rue Louis Deffontaines (jadis elle s'appelait rue de la Gare) à hauteur du Café le Facteur (photographies estimées dans les années 1930) 

( cliquez sur les photos pour les agrandir)

Rue Louis deffontaines

Rue Louis Deffontaines

Rue Louis Deffontaines

Rue Louis Deffontaines

Le Rabot d'Or, un estaminet d'antan, dans le même secteur.

Le Rabot d'Or

Ancienne épicerie " Chez Germaine Fontaine " en face et à 30 m du café le Facteur.

Le Rabot d'Or

 

Une construction qui n'existe plus de nos jours : Le moulin de Marcy

Le moulin de Marcy qui était en retrait de la Rue de Lille, le chemin du Moulin Marcy permettait d'y accéder (500 m après la maison du Docteur Delezenne). Ce moulin était sur le territoire de la commune de Chéreng, juste à la limite de la commune de Baisieux , il appartenait à Arthur Hollebeke, et il aurait, d'après ma grand-mère, fonctionné jusqu'en 1918.

Moulin Marcy

Moulin de Baisieux

 

 

L'équipe de Football de Baisieux dont faisait partie mon père dans les années 52/53

Equipe football à Baisieux dans les années 52/53

 


Nos lointains, lointains, lointains ancêtres Basiliens étaient agriculteurs.  . 

Au début de l'année 2015, à Baisieux, sur les champs où allait être construit le clos de la Malterie, on trouva des vestiges néolithiques sous le chantier, ce qui retarda de quelques années la construction de ce lotissement. Jugeant que les indices, découverts dans les tranchées du diagnostic, étaient prometteurs, le Service Régional de l’Archéologie avait prescrit à l'époque une fouille sur une surface d’un hectare centrée sur les vestiges du Néolithique.

 Photo Ivan Praud INRAP

Fouilles archéologiques à Baisieux

En réalisant ces fouilles préventives, l’INRAP avait mis au jour plusieurs preuves d’occupation à travers les âges sur ces 4 hectares. En effet, les fouilles menées, du 26 septembre au 2 décembre 2016, avaient mis au jour les traces des premiers agriculteurs de la commune. Un bâtiment de plus de 20 m sur 5 à 6 m avait été identifié, de forme trapézoïdale, il date d’il y a 4500 ans. Cette forme de trapèze pouvait servir à séparer la partie réservée au bétail de celle des hommes. « Nous avons pu l’établir grâce aux relevés chimiques : une forte concentration de phosphate, à un endroit, attestait de la présence d’animaux », confia Emmanuelle Martial qui est ingénieure de recherche à l’INRAP et spécialiste de la protohistoire (de -6000 à -2200 avant JC).
L’INRAP avait aussi fait des relevés sur les semences, les bois utilisés pour construire les bâtiments et se chauffer. « On sait qu’ils pouvaient compter sur une forêt située à proximité, et que le climat était légèrement plus chaud et humide qu’aujourd’hui ».
 Photo Ivan Praud INRAP

Fouille archéologiques

 
Lors des Journées du patrimoine de 2018, Emmanuelle Martial de l'INRAP dévoila les trésors archéologiques que recelait Baisieux il y a 4500 ans (source Basil'écho).
Il y a 4500 ans.
C’est bien à la fin de la Préhistoire qu’une communauté agro-pastorale s’est installée là, attirée par un environnement propice à sa subsistance et des limons fertiles pour les cultures. Les archéologues ont minutieusement fouillé les restes d’une grande maison rectangulaire de 20 m de long sur 5,50 m de large, entourée d’une palissade. Son ossature était constituée de poteaux de bois, ses parois étaient recouvertes de torchis. D’autres constructions accompagnaient ce bâtiment. L’étude des outils en silex, des fragments de poteries, des grains de céréales cultivées et consommées apporteront de précieux renseignements sur la vie quotidienne de ces lointains habitants. Le site a ensuite été occupé aux époques gauloise, gallo-romaine et moderne.
Les éléments en bois qui constituaient l’ossature de la maison ont disparu depuis bien longtemps et les anciens creusements se sont comblés de terre. Mais leurs empreintes restent visibles dans le limon. Les archéologues fouillent la tranchée de fondation de la grande maison néolithique dans laquelle ils trouvent des vestiges de la vie quotidienne. Cette méthode permet de retrouver l’emplacement des poteaux de bois qui étaient érigés tout au long des deux grands côtés pour en former les parois. D’autres poteaux supportaient la toiture et cloisonnaient l’espace interne.
 
Cliquez sur les photos pour les agrandir !

Fouilles archéologiques à Baisieux

Fouilles archéologiques à Baisieux

 
 
Source INRAP, ADLFI. Archéologie de la France - Informations, Hal Open Science, et Basil'écho de 2018.
 
Pour en savoir encore plus :
 
 
 

 

Église et École Saint-Jean-Baptiste .

 

Pour quelles raisons une église à Baisieux Sin ?

L’actuelle église Saint-Martin, au Grand Baisieux, fut bâtie en 1842, en remplacement de celle qui, très ancienne, avait péri dans un incendie. Dès cette époque les Basilien(nes) de l’important hameau de Sin, demandaient la construction chez eux d’un lieu de culte. En effet à cette époque, l'église Saint Martin ne répondait plus géographiquement et démographiquement à la population, en 1856 Baisieux comptait 1971 habitants dont 859 pour le petit Baisieux (20 au Touquet - 164 au Daru - 221 au Marais - 111 rue des vaches - 343 à sin), la population croissait chaque année, et l'église Saint-Martin conservait ses dimensions de 1842, 400 personnes au maximum. Autre problème, les habitants de la rue des Vaches devaient marcher 3 km, été comme hiver, le dimanche et les jours fériés, pour se rendre à l'église Saint-Martin, et c'était si éloigné que les habitants du Daru, trouvaient plus commode d'aller à la messe dans la commune voisine : Willems.
 
Ci-dessous plan de l'église sur le cadastre napoléonien de 1889.

Cadastre 1889

Ci-dessous, 1photos de l'église Saint-Jean-Baptiste de Baisieux Sin, au début du 20e siècle. (photographie estimée dans les années 1930 ?) 

Eglise Saint Jean Baptiste de Baisieux Sin

Ci-dessous, 2 photos de l'autel années 40/50 pour celle de gauche, et année inconnue pour celle de droite.

Intérieur de l'église Saint Jean Baptiste de Baisieux Sin

Autel de l'église Saint Jean Baptiste de Baisieux Sin

 

Des négociations difficiles.
En 1865, une groupe de paroissiens de Sin se rend en délégation à Baisieux Centre, leur but est de convaincre l'abbé Deberkhem, à prêter son concours à leur dessein, à savoir l'implantation d'une chapelle de secours à Baisieux, mais celui-ci les éconduit.
Certains paroissiens, se rendant régulièrement aux messes de Willems, demandent alors au curé de cette paroisse (l'abbé Pluchart) de les aider. Celui-ci échafaude arguments et projets puis se rend à Baisieux pour y rencontrer les habitants, voici ses paroles " Les trois kilomètres  qui séparent le Grand d'avec le Petit Baisieux, rendent l'accomplissement des devoirs religieux impossibles aux enfants et aux vieillards et très difficile au reste de la population. " 
Puis ce sont des querelles qui commencent, entre le curé de Willems et le curé de Baisieux via des lettres à l'évêché. Le 03 janvier 1869, l'évêque apprend par le curé de willems: l'abbé Pluchart, que la fréquentation importante du temple est alarmante, un nombre considérable de gens le fréquente, et que les 385 personnes du Daru risquent d'aller grossir les rangs des Calvinistes, le seul antidote est d'ériger une chapelle. Le 25 janvier 1869, L'évêque est convaincu qu'il faut une chapelle à Baisieux Sin, et il conseille alors à l'abbé Deberkhem d'encourager cette religieuse entreprise. 
 
Les dates importantes
- Les limites de la paroisse de la future église sont tracées par le maire en 1870,
- Après de nombreux échanges épistolaires entre la préfecture et la commune, le devis des travaux est établi, avec adjudication des travaux en mairie le 19 mai 1973.
- Au XIXème siècle une église ne se conçoit pas sans presbytère, en 1875 Le conseil municipal vote les ressources pour le construire.
- L'église est érigée en 1876 et bénie le 18 août de la même année en présence de l'abbé Deberkhem.
- La paroisse Saint-Jean-Baptiste est créée le 07 août 1879, avec nomination du curé l'abbé Gustave Deltombe, qui est donc le premier curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Baisieux
- Le 6 mars 1879, premier conseil de Fabrique.
- À Saint Jean Baptiste on y vénère une relique de Saint-Saulve.
 
Constructions supplémentaires.
- on construit une réplique de la grotte de lourde accolée à l'église.
- Très vite après la construction de l'église, vers 1880, on bâtit une école libre (privée) dans la rue de l'Église: l'école Saint-Jean-Baptiste, l'enseignement est assuré par une communauté religieuse de la Providence De Porthieu (Vosges). 
- Puis plus tard, les sœurs sont secondées par des laïques. En 1929, l'école comptait 90 élèves, et en 1983, 107 élèves avec 4 classes dont 1 maternelle.
- à partir de 1880, un cimetière jouxte l'église, il s'agrandit par la suite.
 
Évènement
À St-Jean-Baptiste, un rassemblement avait lieu chaque lundi de Pentecôte pour vénérer la relique de St Saulve. 
 
Ci-dessous vue aérienne de l'église et de l'école Saint-Jean-Baptiste dans les années 60, et une classe de l'école Saint-Jean-Baptiste en 1967

Eglise de Baisieux années 50/60

Ecole Saint Jean Baptiste 1967

 


Histoire des gares voyageurs de Lille, des gares voyageurs de Tournai

et de la ligne Lille-Tournai ouverte en 1865.

 

Lorsque la ligne de Lille à Tournai fut mise en service, le 01 décembre 1865, les voyageurs arrivaient à Lille dans un débarcadère (qui se trouvait à l'endroit de la gare actuelle) juste derrière les remparts. À Tournai la gare n'était pas celle que nous connaissons de nos jours. Mais d'abord, voyons l'histoire des 4 gares voyageurs de Lille qui se succédèrent de 1843 à nos jours
 
 
Le réseau belge était déjà important en 1840, tandis que la France prenait son temps dans la construction de son réseau et avait pris du retard par rapport à ses voisins du nord. A cette époque les militaires étaient très hostiles au percement des remparts, pour permettre d'accueillir les trains à l'intérieur de la ville de Lille, et ils mettaient systématiquement leur véto à tous les projets de gare intra-muros.
 
 Ci-dessous, les réseaux français et belges en 1840. (Source www.persee.fr)

Réseau français et belge en 1840

Le 06 novembre 1842, la première ligne transfrontalière entre Tourcoing et Mouscron en Belgique fut mise en service. Avec cette ligne Tourcoing fut relié au réseau belge. Rappelons que la première station de Tourcoing (située à hauteur de l'ancienne rue Louis-Leloir) fut mise en service le 14 novembre 1842, et disposait d'une remise pour l'entretien et le stationnement des locomotives. En 1860 la petite station sans confort fut remplacée par un nouveau bâtiment (voir la photo de celui-ci). 

Ci-dessous, la station de Tourcoing vers 1900 et la station de Mouscron début 20ème siècle.

Station de Tourcoing vers 1900

Station de Mouscron début 20ème siècle


 La première gare de Lille, le débarcadère provisoire du Lion d'or

Les travaux se poursuivirent avec la construction d'une ligne de tourcoing-roubaix-Fives au lieu-dit Le lion d'or, la ligne fut mise en service le 2 juillet 1843, ainsi qu'un débarcadère provisoire.(les militaires ne voulant pas d'une gare à l'intérieur des remparts)  Un correspondant du Journal des chemins de fer indique que l'ouverture de l'exploitation de la ligne a eu lieu le 2 juillet sans inauguration et que la station provisoire de Lille est située « au pont-du-Lion-d'Or à un quart de lieue de la ville ( environ 1,2 km) », près « du sommet de la courbe que décrit le grand déblai de Mons-en-Barœul, tout à côté de la chaussée ». Il mentionne, en outre, que les travaux sont en cours pour l'achèvement des clôtures et des « baraques destinées aux bureaux » et qu'il reste encore à construire les escaliers pour descendre et monter le talus ainsi qu'un trottoir, large de deux mètres, qui doit relier la station aux portes de la ville de Lille. Les travaux du débarcadère furent achevés 4 jours plus tard, le 6 juillet.
Grâce à cette nouvelle ligne transfrontalière, le 6 juillet 1843, Lille disposa de sa première gare : Le débarcadère du Lion d'Oret commença le transport de voyageurs et de marchandises avec plusieurs villes belges.
 
Ci-dessous, le réseau belge en 1843.(Source www.persee.fr)

Réseau belge en 1843

 
La deuxième gare de Lille, la station de Fives
Pendant ce temps, les projets se succédèrent sans qu'un accord soit trouvé. Le génie militaire montrait par son attitude une forte hostilité à la présence d'une gare intra muros. Il multipliait les objections envers les différentes propositions, notamment sur la manière dont devait être pratiqué le passage des voies à travers les fortifications, au point de provoquer la colère de l'ingénieur Bussche qui écrivit qu'ils ne voulaient pas de stations pour l'une des plus grandes villes du territoire. Mais finalement, les plus hautes autorités, les ministres des Travaux publics et de la Guerre, donnèrent en juillet et août 1843 un avis favorable au tracé de la ligne et à la création de deux stations pour la ville, l'une extra muros et l'autre intra muros.
L'emplacement définitif de la station extra muros était situé au Mont-de-Terre, sur la commune de Fives ; le chemin vicinal qui y mène fut renommé « rue du Long-Pot ». Les travaux de construction de la nouvelle station débutèrent en septembre 1843 et elle fut mise en service le 25 janvier 1844. Ce même jour, le débarcadère provisoire du Lion d'Or fut fermé et abandonné. La gare principale de Lille fut alors la station de Fives pour les voyageurs, les marchandises, l'entretien et le remisage du matériel roulant (les ateliers d'Hellemes ne furent mis en service qu'en 1873), l'entretien et le remisage des locomotives. Les voyageurs qui devaient rejoindre la ville, située 1,8 km plus loin, s'y rendaient à pied, en calèche ou en fiacre. En juin 1846 Le premier train en provenance de Paris s'arrêta à Fives, terminus de la ligne. Après 1865 le trafic marchandise de Fives fut transféré à la gare Saint Sauveur qui venait d'être mise en service le 11 novembre 1965.
 
Ci-dessous, la Station de Fives avec sa passerelle afin de maintenir l'accès des piétons de part et d'autre du faubourg. Sur cette carte postalede 1906,
on aperçoit une vue d'ensemble de la passerelle, derrière laquelle on peut percevoir le bâtiment de la gare de Fives, situé rue Belle-Vue.(source lilledantan)
 

Station de Fives

 
Troisième gare de Lille, le débarcadère de Lille 

Comme dit ci-dessus, les plus hautes autorités, les ministres des Travaux publics et de la Guerre, donnèrent en juillet et août 1843 un avis favorable au tracé de la ligne et à la création de deux stations pour la ville, l'une extra muros et l'autre intra muros. La station de Lille fut bâtie à l'emplacement de l'ancienne caserne des Buisses, démolie dans les années 1840. L'architecte de cet édifice fut Alfred Armand. Après le percement des remparts pour 2 voies, la première gare intra-muros de Lille fut ouverte au service des voyageurs en avril 1848, puis quelques mois plus tard elle bénéficia de relations avec Dunkerque et Calais. Dès cette époque, la ville de Lille fut perçue comme un « carrefour nord-européen », ce qui permit à la compagnie de mettre en vente des « billets internationaux ». Puis un troisième percement des remparts vers 1857 permit le passage d'une voie supplémentaire pour la gare intra-muros. Le débarcadère accueillait les voyageurs et les marchandises périssables. Quant à la gare de Fives elle continuait le service voyageurs mais comme gare de passage, et principalement les marchandises.

Ci-dessous, 2 lithographies de Baron réalisées en 1860 : les 3 percements dans les remparts de Lille et le débarcadère de Lille. (Source wikipedia.org)

Percement des remparts pour les 3 voies

Débarcadère de Lille en 1865

Ci-dessous, le plan du débarcadère de Lille en 1857, après le troisième percement des remparts. (Source wikipedia.org)

Pla débarcadère en 1857

 Ci-dessous, le réseau français et belge en 1848, année de l'ouverture du débarcadère de Lille. (Source persee.fr)

Réseaux français et belge en 1848

 

Quatrième gare de Lille, la gare de Lille (puis Lille Flandres)

Le débarcadère, ne répondant bientôt plus à l'intense trafic auquel dut faire face la Compagnie du Nord, le débarcadère fut remplacé en 1867 par un autre embarcadère édifié à Paris en 1846. Démonté puis remonté pierre par pierre sur le site lillois, l'œuvre parisienne subit quelques remaniements : Pour satisfaire les Lillois, la compagnie fit rajouter un étage et un fronton avec une horloge, l'ensemble étant de style néo-classique. Les nouvelles installations, mises en service en 1867, donnaient sur une place de la Gare, récemment créée en face du nouveau bâtiment. De 1869 à 1870, la ville fit réaliser une percée de type « haussmannien », la rue de la Gare (renommée rue Faidherbe plus tard), qui relia la place de la Gare au théâtre, ce qui nécessita la démolition du marché aux Poissons (également appelé Minck), de l'ancienne halle échevinale, et aussi de l'habitat et des lieux de travail d'un quartier peuplé d'artisans et de gens modestes. La « rue de la Gare » fut ouverte l'année où la fréquentation annuelle de la gare dépassa le million de voyageurs, avec 1 081 538 (hors abonnements). La halle métallique prévue dans les plans fut construite entre 1890 et 1892, la gare était déjà en service depuis 1867, les voyageurs débarquaient à Lille en plein chantier. La gare fut appelée Gare de Lille Flandres en 1993. Le terme Flandres fut accolé à son nom lors de l'ouverture de la gare voisine de Lille-Europe (située sur la LGV Nord). Ce choix est dû à sa situation en Flandre française.
 
Ci-dessous, la gare de Lille en 1870, la construction de la halle de voies en 1891, la gare vers 1895. (Source wikipedia.org)
 

Gare de Lille en 1870

Halles de voies en chantier en 1991

Gare de Lille vers 1895


 

Les trois gares de Tournai qui se succédèrent de 1841 à nos jours

il y eut 3 gares à Tournai : 

la première gare de 1841 à 1850, en cul de sac, elle se situait en bordure des quais de l'Escaut, sur la rive droite, près du Pont des Trous, architecte inconnu

la deuxième de 1850 à 1879, en cul de sac, c'est la gare numéro 1 qui fut refaite au même endroit, architecte Auguste Payen, style néoclassique

La troisième de 1879 à nos jours, elle remplaça, 800 m plus loin, La gare numéro 2 (qui fut démontée en 1879 et installée à Leuze). La gare fut pratiquement détruite en 1944, dans le cadre de l'opération Fortitude, par plusieurs raids aériens alliés visant les installations ferroviaires. Elle fut reconstruite en 1954 par l'architecte Dhulcque.

 

Ci-dessous, une lithographie de Vasseur représentant la façade côté ville de la gare n° 2 en 1866, un tableau du musée du folklore représentant les voies de la gare n° 2 en 1866 (Source https://www.senegaldiv.com/cfet/garetournaiII.html), une photo de la gare de Tournai au début du 20ème siècle.

Façade Gare de Tournai en 1865

Voies gare de Tournai en 1865

Gare de Tournai début 20ème siècle

 

 

La ligne de Lille à Tournai

En 1860, le chemin de fer continue à se développer, le 16 juin 1862 une convention est signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des Chemins de Fer du Nord pour l'établissement d'un « chemin de fer de Lille à la frontière belge, dans la direction de Tournai » cette convention est concédée à titre définitif par le décret du 6 juillet 1862 déclarant la ligne d'utilité publique et approuvant la convention de concession.  

Le 1er décembre 1865, ouverture de la ligne internationale de Lille à Tournai, la mise en service se fit simultanément sur la ligne française de Lille à Baisieux frontière, et sur la ligne belge de Tournai à Blandain frontière (station belge mise en service le même jour). Ce jour, la Compagnie des chemins de fer du Nord mit en service, la station de Baisieux ainsi que la station d'Ascq. La station de Fives existait déjà depuis le 25 janvier 1844 et les voies de Fives à Lille depuis 1848. Donc en 1865, sur cette nouvelle ligne de Lille à Tournai, il y avait 4 stations intermédiaires : Fives- Ascq-Baisieux et Blandain. Les trains partaient de l'embarcadère de Lille situé derrière les remparts de la ville, près de la porte de Tournai et arrivaient à la gare numéro 2 de Tournai située le long des quais de l'Escaut. 

Ci-dessous, la carte d'état-major de 1866, avec la ligne de Lille à la frontière. (source Remonter le temps IGN)

Ligne de Lille à Tournai en 1865

 

Sources des recherches pour cet article :

Pour approfondir vos connaissances sur les gares de Tournai nous vous conseillons ce site: https://www.senegaldiv.com/cfet/index.html

Lithographie et peinture gare de Tournai n° 2 :  https://www.senegaldiv.com/cfet/garetournaiII.html

Lithographie débarcadère de Lille : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lille-D%C3%A9barcad%C3%A8re-Baron-1860.jpg

Lithographie percement des remparts de Lille : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lille-Chemin_de_fer-Baron-1860.jpg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Lille-Flandres

https://www.lilledantan.com/passerelle_couverte_sur_le_chemin_de_fer.htm

https://www.chl-tourcoing.fr/Phototheque/Transports/La-gare/L-ancienne-gare-rue-Louis-Leloir

https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1931_num_40_227_11156


 

La Gare de Baisieux.

En 1860, le chemin de fer continue à se développer, le 16 juin 1862 une convention est signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des Chemins de Fer du Nord  pour l'établissement d'un « chemin de fer de Lille à la frontière belge, dans la direction de Tournai » cette convention est concédée à titre définitif par et un décret du 6 juillet 1862 déclarant la ligne d'utilité publique et approuvant la convention de concession.

Ci-dessous à gauche, La gare de Tournai en 1862 était en cul de sac, elle se situait en bordure des quais de l'Escaut, sur la rive droite, près du Pont des Trous, ce fut la deuxième gare de Tournai (1850 à 1879), architecte Auguste Payen, style néoclassique. Elle fut démontée en 1879 et installée à Leuze lorsque la troisième gare, que nous connaissons de nos jours, la remplaça, 800 m plus loin. Voir l'article prédédent.

Ci-dessous à droite, le débarcadère de Lille en 1862 était en cul de sac, il fut bâti en 1848 et exploité jusqu'en 1867, architecte Alfred Armand, il précèda, au même endroit, la gare actuelle que nous connaissons, dont une partie de la façade provient de l'ancienne gare du Nord à Paris. Voir l'article précédent.

 

Gare de Tournai en 1865

Embarcadère de Lille en 1865

 
 
Imaginez que vous êtes un Basilien ou une Basilienne du 19ème siècle, nous sommes en 1862 et vous apprenez que le village sera traversé, dans 2 ou 3 ans, par une ligne de chemin fer. À cette époque, dans les campagnes françaises, les bruits courent que les trains à vapeur sont dangereux, ils font peur au bétail, on dit que les vaches et les moutons sont affolés au passage de ces monstres de fer, sur les chemins à proximité des rails, les chevaux de trait effrayés par les locomotives, risquent de s'emballer et causer de graves accidents, on dit aussi que les passagers des chemins de fer sont choqués par la vitesse du train, les voyageurs n’arrivent pas à maîtriser le paysage qui défile et disparaît trop vite en face de lui. On dit même que certaines personnes, hantées par le stress et l'insécurité, sont dans une condition de fragilité qui les conduit à la folie. Bien entendu ces informations sont colportées par des gens qui ont tout à perdre avec l'arrivée de ce chemin de fer.
 
Construction de la gare
On peut s'imaginer qu'à Baisieux, dans ces années 1862 à 1864, des architectes et des ingénieurs de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord viennent régulièrement à la mairie pour négocier les achats de terrains, afin d'y installer les infrastructures des voies et de la future gare, il faut savoir que la Compagnie des Chemins de Fer du Nord avait prévu d'installer cette gare plus proche de la frontière. En allant vers la Belgique, elle devait être installée au niveau du second passage à niveau actuel (rue de Templeuve), c’est le maire de l’époque, Mr Aimé Florent Carrez, qui aurait mis son veto et fait déplacer l’implantation de la gare à petit Baisieux, c'était beaucoup plus intéressant pour certains agriculteurs basiliens, qui possédaient de bonnes terres près de la frontière.  À Petit Baisieux une partie des terres était des marais que la commune possédait, ce qui rendait la transaction plus facile.
Le visage de Baisieux aurait été bien différent si la gare avait été construite au niveau de la rue de Templeuve, les alentours auraient eu de nombreux commerces et habitations
 
La construction des gares au 19ème siècle
A cette époque, la compagnie des Chemins de Fer du Nord, imposait à ses architectes un cahier des charges pour les infrastructures des gares, en fait les gares étaient divisées en 3 classes, 1er pour les grandes villes, 2ème pour les petites villes, 3ème pour les villages, Baisieux est probablement une gare de 3ème classe améliorée en raison de son implantation près de la frontière Franco-Belge.
 
L'intérieur d'une gare frontière au 19ème siècle
Le programme de base comprenait un hall (assez vaste à Baisieux), le bureau du chef de gare, les guichets pour la vente des billets, le service des bagages avec une bascule, une lampisterie, la ou les salles d'attente (à l'époque 3 classes pour voyager 1er, 2ème, 3ème) certaines gares (comme Blandain gare frontière en Belgique) avaient des salles d'attentes différentes en fonction des classes de billets, la gare de Baisieux avait- elle plusieurs salles d'attente ? Pour l'instant nous n'avons rien trouvé à ce sujet. Des locaux destinés à la douane pour la fouille des voyageurs et des bagages étaient également prévus, il y avait le logement du chef de gare, des logements de fonction pour les douaniers, une salle de repos pour les agents de la gare, des toilettes hommes et dames...
 
L'extérieur d'une gare au 19ème siècle
Cette partie de la gare contenait l’ensemble des voies principales du chemin de fer destinées à l’arrivée et au départ des trains, et des voies dites de service pour effectuer les manœuvres nécessaires pour les machines. Il fallait aussi des aiguillages à main pour changer de voie, une signalisation pour éviter que les trains ne se rencontrent ou se télescopent, une ou plusieurs colonnes à eau pour les locomotives à vapeur. Les voies principales qui devaient recevoir les voyageurs à l’arrivée comme au départ étaient totalement bordées de trottoirs et souvent couvertes par des charpentes métalliques vitrées Cette disposition était largement recommandée par les ingénieurs comme le soulignait A. Perdonnet : « Nous recommandons de faire, autant que possible, descendre les voyageurs de voiture ou de les y faire monter à couvert »
 
1865, on ouvre la ligne
 
Les 2 gares frontières :
Baisieux pour la France et Blandain pour la Belgique

Gare de Baisieux vers 1900

Gare de Blandain

Le 1er décembre 1865, ouverture de la ligne internationale de Lille à Tournai, la mise en service se fait simultanément sur la ligne française de Lille à Baisieux frontière, et sur la ligne belge de Tournai à Blandain frontière (station belge mise en service le même jour). Le même jour, la Compagnie des chemins de fer du Nord met en service, la station de Baisieux qui est établie à un kilomètre du village de Baisieux qui compte 1 997 habitants, la frontière avec la Belgique est à 2 km.On suppose que les 3 maisons de garde-barrières de Baisieux : près de la gare, rue de Templeuve et rue des Plats Fossés ont été mises en service en même temps que la gare. À noter que la même année, la station d' Ascq et ses 3 maisons de garde-barrières sont également mises en service...
 
 
Les Basilien(nes) commencent à voyager
 

3 classes en 1865

En cette année 1865, des hommes et des femmes de Baisieux, dont certains n’ayant jamais franchi le territoire de notre village, découvrent et visitent la gare, un lieu qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, puis certains se lancent dans l'aventure, acheter un billet pour un petit voyage, Lille par exemple, il y a 3 classes différentes à l'époque, les plus modestes se contentent de la 3ème. Les billets achetés, ils doivent ensuite faire peser leurs bagages, la compagnie accorde 30 kg gratuits par voyageur, au-delà il faut payer ! Et l'aventure dans le futur commence, comparé à la diligence, à la calèche ou au fiacre, le train permet de se déplacer à des vitesses inimaginables qui peuvent atteindre les 30 km/h.
 
 
 
Le quartier de la gare s'agrandit
En regardant le cadastre napoléonien de Baisieux de 1889 (ci-dessous), on peut remarquer que des habitations se construisent très vite autour des infrastructures ferroviaires, si l'on regarde les photos anciennes, des commerces s'installent, la poste en 1881, à la fin du 19ème siècle le quartier de la gare commence à être très fréquenté ...

Cadastre 1889

 

Ci-dessous : l'intérieur de la gare au début du 20ème siècle, l'ancienne barrière de la rue Louis Deffontaines ex rue de la gare, l'extérieur de la gare.

Intérieur gare

Barrière train

Extérieur gare

 Ci-dessous : l'intérieur de la gare en 1900, les commerces aux alentours de la gare début 20ème siècle.

Intérieur gare

Commerces aux alentours de la gare

Commerces aux alentours de la gare

Ci-dessous : 3 photos certifiées et datées du 7 juin 1900, d'une locomotive manoeuvrant dans la gare de Baisieux, par le côté Belgique au niveau du passage  à niveaux près de l'usine La Malterie. Les 3 photos proviennent des archives de la plateforme ouverte du patrimoine du ministère de la culture, du photographe belge Desclée René (1868-1953) né à Tournai. 

NORD 4574, il s'agissait d'une série de machines de manœuvre de la compagnie des Chemins de Fer du Nord, que l'on appelait, à l'époque, le Chameau, parce qu'elle avait 2 bosses.

Loco de manoeuvre en 1900

Loco de manoeuvre en 1900

Loco de manoeuvre en 1900

Ci-dessous : 2 photos du même photographe, clichés entre Baisieux et Tournai, avec le train de Tournai à Lille en 1894. et le train en provenance de Baisieux vers Tournai Le 06 juin 1890.

Train Tournai vers Baisieux en 1894

Train Baisieux à Tournai en 1890

 

Déjà au 19ème siècle, qui dit trains, dit délits des usagers !

En cette seconde moitié du 19ème siècle, la compagnie des Chemins de fer du Nord constate une augmentation importante des délits dans ses gares et ses trains, et des mesures de prévention sont d'abord prises pour dissuader les fraudeurs et tricheurs en imprimant des affiches qui seront visibles dans chaque gare. Les délits les plus importants concernent les billets des voyageurs. Le plus fréquent consiste à voyager sans titre de transport, par l'oubli involontaire de son billet, de son abonnement, ou par resquillage. La compagnie édite alors plusieurs séries d’avis pour affichage dans les gares, afin d’avertir les voyageurs des mesures de contrôle (voir l'avis ci-dessous datant de 1895)

 
Source : ANMT, Compagnie du chemin de fer du Nord, 202 AQ 1633, © ANMT).ainsi que des ordres de service pour le personnel de la compagnie
à être vigilant pour éviter ces délits (voir ordre de service ci-joint datant de 1895,Source : ANMT, Compagnie du chemin de fer du Nord, 202 AQ 1633, © ANMT)

Avis

 

Puis les mesures s'amplifient, les coordonnées des récidivistes sont inscrites dans la presse locale

Les resquilleurs récidivistes sont punis par les tribunaux civils à des amendes importantes pour l'époque, accompagnées d’une période d’affichage sur le réseau ferroviaire, avec leurs noms et prénoms ainsi que l'adresse de leurs domiciles, et pour alourdir la peine un insert dans la presse locale, le tout étant de dissuader les futurs fraudeurs. ( Source FRAUDES, FRONTIÈRES ET TERRITOIRES (XIIIE-XXIE SIÈCLE) de Béatrice Touchelay)

 

Rôle des douaniers de Baisieux au 19ème siècle

Ci-dessous caserne de douane de la gare et visite d'un train en provenance de la Belgique.

Caserne de douane gare de Baisieux

Visite d'un train par la douane

La gare de Baisieux a été l'un des premiers postes douaniers en France. Des bâtiments pour loger les douaniers furent construits en même temps que la gare de Baisieux, ils ont été surnommés "la caserne des douanes'', de nos jours ils sont toujours visibles sur la place Jean Baptiste Lebas à gauche de la gare. Dans la gare, un local était destiné aux fouilles des voyageurs et bagages qui traversaient la frontière pour entrer en France. (Source pour certains écrits : FRAUDES, FRONTIÈRES ET TERRITOIRES (XIIIème-XXIème SIÈCLE) de Béatrice Touchelay) Tous les trains s'arrêtaient à Baisieux pour être contrôlés par la douane et éventuellement par la gendarmerie, il faut dire que même à cette époque, les contrebandes d’armes, de tabac (cigarettes, cigares, ballots), de vanilline, de poivre, bijoux, or et argent, etc., en provenance de pays voisins comme la Belgique, où leur prix était moindre, devenaient de plus en plus fréquentes. Les contrebandiers cachaient leurs marchandises sur eux, dans des bagages, dans des caisses ou dans les compartiments derrière des sièges dans des interstices entre le capitonnage et la paroi des compartiments. Ce sont ces mêmes espaces dérobés et autres cachettes possibles que, par la suite, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord chercha à supprimer dans les voitures de 3e classe comme le montre un plan en 1906 (voir Plan d’un dispositif anti-fraude sur les banquettes des compartiments de 3e classe ci-dessous) Source : ANMT, Compagnie du chemin de fer du Nord, 202 AQ 1632, © ANMT.)

 

Plan dispositif de fraude

 

Des cheminots fraudaient aussi

Des agents de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord se laissaient aussi tenter par la fraude, le plus souvent par la contrebande de marchandises en provenance de la Belgique, ou marchandises de France vers la Belgique. Ils étaient bien autorisés à introduire en France une certaine quantité de marchandises étrangères normalement soumises à des taxes, mais quelques produits étaient considérés comme des provisions de route, soit au total 100 à 250 g de tabac, café et autres denrées, il y avait une tolérance sur des dépassements, mais aucune pitié de la part des douaniers sur les grandes quantités retrouvées dans des cachettes spécialement aménagées à bord des trains ou dans les locaux des gares (derrière des parois, radiateurs, armoires techniques, etc.), auxquelles seuls ces agents avaient accès. Une fois découverts, les agents finissaient toujours par avouer. Ils devaient payer une amende et parfois ils étaient arrêtés s’il s'avérait que la quantité était importante, ou que le trafic de contrebande durait depuis longtemps. Ils étaient ensuite jugés par le tribunal civil et pouvaient être emprisonnés : la contrebande d’un kilo de tabac par un conducteur lui valait 500 francs d’amende et trois jours de prison.

 

Double peine pour les fraudeurs de la compagnie, exemple à Baisieux

En plus de la justice, il y avait une punition disciplinaire infligée par la compagnie. En fonction de la nature et de la durée de la fraude, tout en tenant compte de l'ancienneté et de la manière de servir de l’agent, celui-ci recevait un avertissement, parfois avec un déplacement dans une autre région où il n’aurait plus à traverser des frontières, mais bien plus si ce n'était pas la première fois, il pouvait-être dégradé et déplacé, voire révoqué.

Le 10 novembre 1867, le conducteur du Train 590 et son graisseur, dont le train arrivait de Belgique, se sont fait prendre à Baisieux par la douane avec 1 kg de tabac pour le conducteur nommé Bailleul, et 2 paquets de tabac pour environ 1 demi kg pour le graisseur nommé Grapft, La marchandise fut saisie et un procès verbal fut dressé par la douane à la charge de Bailleul. La gare de Baisieux fit, le même jour, un rapport adressé à l’ingénieur en chef d’exploitation (voir la copie de ce rapport pour fraude ci-dessous)

Rapport

 

 

Les trains du 19ème siècle et le monde du travail

Une pétition de novembre 1891, demande à la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, pour les ouvriers de Willems, Baisieux et Camphin-en-Pévèle, l'organisation d'un train ouvrier supplémentaire de Baisieux à Lille le matin, et vice versa pour le retour le soir. Le conseil municipal approuve à l'unanimité. En 1899, la Compagnie des Chemin de Fer du Nord, après avoir étudié la mise en service d'un train ouvrier, avec des voitures de 3ème classe, qui partirait de Baisieux vers 5h00 du matin, et de Lille pour le retour vers 8h00 du soir, envoie aux mairies concernées des imprimés, ces imprimés sont en fait des engagements destinés aux ouvriers, à prendre un abonnement hebdomadaire, ces engagements pré-remplis sont à compléter et à signer par ces mairies et les ouvriers concernés. La Compagnie des Chemin de Fer du Nord veut avoir la certitude d'un nombre suffisant d'ouvriers qui prendraient un abonnement, il ne faut pas oublier que les compagnies de chemin de fer de l'époque sont privées et ne sont pas un service public, et gagner de l'argent est prioritaire pour elles.

Ci-dessous imprimé pour demande de création d'un train ouvrier entre Baisieux et Lille en 1899.

Demande création train ouvrier

 

 

Un buffet de la gare à Baisieux ?

Sur l'imprimé cité dans le texte ci-dessus, Demande de création d'un train ouvrier, il est noté de bas en haut "Prière à chaque intéressé de remplir la formule ci-contre et de la déposer au BUFFET de la GARE de Baisieux", donc il y aurait eu un buffet de gare à la gare de Baisieux en 1899 ? ou est-ce une erreur de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord lors de l'écriture de son imprimé ? Mais rien d'étonnant, car c'était une gare frontière et les trains s'arrêtaient suffisamment longtemps pour la douane, cet éventuel buffet n'était peut-être qu'une simple buvette, vendant des petits encas, et les voyageurs avaient donc le temps d'y d'aller pour se désaltérer. Une raison supplémentaire, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord avait tout intérêt à équiper ses locaux, destinés aux voyageurs, de buffets de gare, car elle percevait un loyer de la part du buffetier et des pourcentages sur tout ce qui était vendu dans ses gares.

 

Le messager, un service très utile pour les voyageurs

Pour les voyageurs partant ou arrivant à Baisieux, ils pouvaient utiliser les services du messager : à l'aide d'une voiture attelée à un cheval, il conduisait les voyageurs chez eux ou allait les chercher pour les ramener à la gare, en fait c'était l'ancêtre du taxi, et pour Baisieux le messager se situait au Café de la Gare, voir sur la photo ci-dessous datant de 1900, la calèche devant le café appartenant à l'époque à Daniel Sprit, sur la façade il était indiqué "Café de la Gare, Écurie, Estaminet"

Messager

 

 

1906 La Reine Alexandra passe à Baisieux

En mars 1906, le train spécial de la reine d'Angleterre en provenance de la Belgique passe à Baisieux, en effet la Reine Alexandra épouse du roi d' Angleterre Édouard VII revenait des funérailles de son père, le Roi du Danemark Christian IX (Après plus de 40 ans de règne, le roi Christian IX meurt fin janvier 1906 en son palais de résidence à Amalienborg, à l'âge de 87 ans.)

 

1909, le roi et la reine d'Angleterre se sont arrêtés à Baisieux

Le 09 février 1909, à 4h18, le train spécial, emmenant le Roi Edouard VII et son épouse la Reine Alexandra en Allemagne, s'arrêta quelques instants à la gare de Baisieux pour les formalités d'usage puis il reprit sa route vers la Belgique. En effet le Roi et la Reine se rendaient à Berlin pour rencontrer l'empereur Guillaume II. Le convoi royal tiré par une locomotive dite "chocolat" de la Compagnie des Chemin de Fer du Nord se composait de deux voitures françaises à couloir, deux salons royaux anglais, un sleeping, un wagon-restaurant-salon, une voiture mixte allemande avec première et deuxième classe, un fourgon allemand. Sur la locomotive avaient pris place Monsieur Lechelle chef du mouvement de la traction, et monsieur Legoaster inspecteur principal.

Depuis Calais et jusqu'à la frontière belge, un service de sécurité important était placé le long des voies sur tout l'itinéraire, avec un déploiement de gendarmes et douaniers sous les ordres de commissaires et d'inspecteurs de police. La gare de Baisieux était également sécurisée, par le commissaire Faudot de la brigade mobile, secondé par deux inspecteurs.

Extrait journal 1909

 

 

Durant la guerre de 14/18, les Allemands procédèrent à des travaux d'extension de la gare, en particulier par l'aménagement d'installations du génie. Ils en profitèrent pour créer une voie d'accès, qui fut appelée le Boulevard, entre la rue de Willems et le chemin de Breuze.

 

En 1919, le conseil remarqua que les ouvriers de tous corps de métiers, travaillant à Lille avant guerre, ne pouvaient plus s'y rendre, par manque de moyens de communication. Le conseil demanda donc au préfet d'intervenir auprès de la compagnie des chemins de fer, pour rétablir un train le matin à 6h00 jusqu'à Hellemmes et Lille, avec retour le soir. Le train de retour étant à 17h00, et cet horaire étant trop tôt, il fut demandé ultérieurement que ce train soit retardé à 18/19h00.

 

En Mars 1920, eu lieu une visite des ingénieurs de la Compagnie des Chemins de fer du Nord pour décider de la suppression du passage à niveau entre la Malterie et Breuze, du chemin macadamisé dit le Boulevard, de la reconstruction du tunnel sous la voie ferrée entre Breuze et Grand Baisieux. L'ensemble de ces mesures fut fermement demandé par le conseil. Mais ce dossier resta de nombreuses années en souffrance. En novembre 1928 le conseil excédé demanda le soutien de la préfecture pour intervenir auprès de la compagnie des chemins de fer, en raison de l'état lamentable d'isolement des habitants de Breuze, en effet le chemin de fer, propriétaire du Boulevard, interdisait parfois le passage, le PN était supprimé et le tunnel n'était pas reconstruit, ce qu'il aurait fallu absolument faire. L'accord arriva en 1929.

 

En août 2020, le conseil municipal rappela qu'il était de notoriété publique que bon nombre d'ouvriers de Baisieux et communes environnantes, travaillant à Lille, le soir finissaient leur travail à 17h00/17h30. Ces ouvriers demandaient la création d'un train au départ de Lille vers 18h15 car le train de 18h40 était retardé. Ils demandaient aussi la création d'un train le matin entre 7h30 et 8h00.Un avis très favorable fut donné à ce souhait des habitants de Baisieux et alentours. En novembre de la même année, outre les nombreux ouvriers, beaucoup de jeunes gens et jeunes filles suivaient des cours professionnels à Lille de 8h00 à 17h00. Une demande fut adressée au préfet pour un nouveau train et des modifications d'horaires.

 

De 1922 à 1924, en raison de la forte augmentation du trafic, on décida de la création d'au moins 4 nouvelles voies de garage sur 550 m de long. À cet effet le Boulevard fut déplacé, et 27876 m2 furent cédés à la Compagnie des Chemin de Fer du Nord, ils appartenaient à : Fruit Bayart, Herbaux Narcisse, Deffontaines Achille, Vve Constant Louis, Maes Jules de Blandain, Deffontaines Roger et Masquelier Pierre de Willems.

 

En 1927, par l'intermédiaire d'un conseiller municipal (ébéniste et travaillant à Lille), une demande fut adressée à la compagnie des chemin de fer pour le train dit " les zoulous" partant de la gare de Baisieux jusqu'à Fives, aille jusqu'à la gare de Lille et que tous les ouvriers puissent le prendre.

 

À partir de 1929 jusqu'à 1939, le train Calais Bruxelles PULLMAN EXPRESS s'arrêtait à Baisieux, des Basiliens pouvaient se rendre de Baisieux à la gare de Calais-Maritime, directement et en train Pullman de Luxe. Arrivés à calais martime, les passagers du train pouvait traverser la Manche avec le paquebot Canterbury, et à Douvres la correspondance pour londres était assurée avec un train de la Pullman Car Company. Il y avait 1 train Pullman par jour, dans les 2 sens, qui s'arrêtait, et prenait ou déposait des passagers à Baisieux. Ce train s'arrétait-il à Baisieux régulièrement ou uniquement lorsqu'il y avait des clients pour ce train ? nous ne le savons pas... 

 Ci-dessous le billet d'un voyageur de Calais à Baisieux en train Pullman. Prix 1495 frs (le point n'est pas une virgule, il différencie les centaines)
Ce Billet correspond à un voyage dans une voiture lit, avec un compartiment couchettes de 2 personnes en 2ème classe.

Billet Pullman 1936

 

 
 
En 1930 la gare de Baisieux était à son apogée et de grands projets allaient voir le jour.
 

Ci-dessous, à gauche, maquette de la nouvelle gare de Baisieux, à droite article du journal l'Egalité du 26 novembre 1930.

Projet nouvelle gare de Baisieux en 1930

Article du journal l'Egalité en novembre 1930

À cette époque 700.000 voyageurs y passaient chaque année. Au point de vue trafic marchandises, 252000 tonnes étaient importée par an, 90.000 tonnes exportées, et 130.000 tonnes transitées.
 
En 1930, la Compagnie des Chemins de fer du Nord prévoyait que la gare de Baisieux allait devenir la plus grande station de transit de France.
la gare que nous connaissons de nos jours devait être démolie pour laisser la place à une gare ultra moderne, beaucoup plus grande, 70 m de longueur (voir la maquette du projet ci-jointe). On prévoyait la construction d'une douzaine de voies de garage supplémentaires, et beaucoup d'autres modifications. Tous les plans étaient faits et les travaux allaient commencer.
En effet, la compagnie des chemins de fer du Nord avait prévu de grands projets pour Baisieux, et dans un article, à la une, du journal l'Egalité, du jeudi 20 février 1930 (ci-joint) le journaliste avait écrit :
Parmi les vastes travaux entrepris ou sur le point d'être entrepris pour améliorer les installations de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, il convient de citer particulièrement l'effort considérable qui va être réalisé à Baisieux. À ce point frontière de la grande ligne de Lille à Bruxelle va, en effet, être édifiée une gare moderne répondant aux besoins d'une station à grand trafic. Dans ce siècle de progrès où tout se modernise avec rapidité, où de vastes et magnifiques bâtiments s'élèvent, luxueux, souriants, provoquant l'admiration des étrangers qui parcourent notre région meurtrie, dans ce siècle de progrès, disions nous, il est inconcevable de trouver à la frontière, aux portes même de cette France si accueillante, si hospitalière, une petite gare comme celle de Baisieux, avec sa vieille bâtisse qu'éclairent par-ci, par-là, quelques quinquets fumeux n'ayant plus certainement leur raisons d'être en cette époque où l'électricité est reine.
L'antique gare internationale de Baisieux aura bientôt vécu et sera remplacée par une construction neuve, largement aérée et éclairée, accueillante enfin !
 
Le financement était bouclé
Le devis était de 10 670 000 F, avec subvention de 1 500 000 F des chemins de fer, 500.000 F par l"état. On décida la fixation de surtaxes locales temporaires indexées sur les divers services qui devaient rembourser progressivement le reste. Le conseil municipal de Baisieux félicita le Maire et son adjoint pour la bonne conduite des négociations.
 
La crise économique mondiale est arrivée, les contestations, puis la guerre 39-45, et le projet fut définitivement abandonné.
Il y eu des contestions concernant ce grand projet, la chambre de commerce de Roubaix avait émis, dans la presse, un avis défavorable concernant le budget, certaines communes environnantes à notre village comme Willems, Chéreng, Camphin étaient contre, car comme le précisait le plan de financement, des surtaxes locales allaient être appliquées, donc le coût des abonnements allait augmenter.
En 1933, le conseil regretta la lenteur de la mise en route des travaux. En raison de la crise, il y avait une baisse sensible du trafic international avec perte de surtaxes , le projet était devenu trop onéreux. En conséquence, on ne fit pas l'abri pour voyageurs, la largeur des routes et trottoirs fut réduite, le passage à niveau numéro 15 fut maintenu, et le boulevard qui devait céder sa place au passage supérieur envisagé, resta à proximité des voies ferrées. Le devis fut ainsi ramené à 3 500 000 F et fut encore réduit en 1935, bien que l'on décida d'aménager la salle de visite de la douane et d'y installer la lumière électrique.
Et l'on recommença encore et encore. On voulait élargir le Boulevard, faire deux larges trottoirs, macadamiser, et bien il a fallu revenir en arrière. Le coût des travaux ayant augmenté de 50% par suite de l'inflation, on demanda un emprunt de 390 000 F dont les annuités seraient couvertes par les surtaxes prévues.
Finalement en Mars 1940, en raison des événements (guerre 39/45), on ne pouvait plus faire les travaux, et on remboursa les 175 000 F d'acompte d'emprunt déjà reçus..
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Guerre 39/45

Juin 1940, d'abord rappelons que depuis le 01 janvier 1938, les 5 grandes compagnies ferroviaires du pays étaient fusionnées pour donner naissance à la SNCF( Société nationale des chemins de fer français). Le réseau français comptait alors 515.000 cheminots et 42.700 km de voies. l’Allemagne nazie venait d'envahir le pays et l'armistice fut signé le 22 juin 1940, dont la convention prévoyait, entre-autres, la mise à disposition « pleine et entière » des chemins de fer français au chef allemand des transports. Ainsi la Wehrmacht Verkehrs Direktion imposa la présence de cheminots allemands chargés de surveiller l’exploitation du réseau par leurs homologues français. À partir de 1942, elle utilisa également le réseau ferré français pour la déportation des Juifs depuis la France. Les conditions imposées par l’occupant suscitèrent un sentiment de rejet parmi la communauté cheminote qui manifesta son opposition par des grèves et des actes de résistance au quotidien, et pour une partie, un engagement dans la lutte armée par des actes de sabotage et de renseignement.

Pendant la guerre, en 1943, les voitures à compartiments séparés et banquettes bois, furent remplacées par des voitures métalliques, de grande longueur à couloir central, provenant de la banlieue parisienne.

1943 et 1944 fut la période où le trafic a été le plus intense. Les trains composés de 12 à 15 voitures étaient bondés, au point que des voyageurs restaient à quai en gare de Lille. Pour les trains de Lille-Baisieux-Belgique, ils étaient bondés aussi, il s'agissait essentiellement de nombreux Belges venus s'approvisionner en France au marché noir : pain, viande, œufs, et d'autres victuailles, pour eux mêmes, ou pour les échanger ou revendre. Les douaniers étaient aussi du voyage et firent de nombreuses saisies, mais la majorité des marchandises passaient grâce au dîme en nature, et par l'impossibilité de retenir ou d'arrêter cette masse de voyageurs. Avec ce marché noir important, la halte de contrôle de douane à la gare de Baisieux durait très longtemps. Le marché noir s'est développé également à la gare de Baisieux avec entre-autres les briques de charbons.

Pendant la seconde guerre mondiale, à la gare de Baisieux, la résistance a beaucoup utilisé les lieux et a été active. Le 6 et 18 novembre 1943, l'usine Ducatillon à Willems, la plus importante de la région pour la fabrication des graisses et huiles minérales, fut mise hors d'usage par un sabotage qui provoqua une perte de 430 tonnes d'huiles minérales. Un fait important mérite d'être signalé concernant le massacre d'Ascq : dans la nuit du 01 au 02 avril 1944, la résistance locale d'Ascq plaça une charge d'explosifs sur l’aiguillage près de la rue principale du village, ils visaient un train de marchandises allemand. Mais à Baisieux, entre l’express Bruxelles-Lille et le train de marchandises prévus, vint s’intercaler le premier convoi de la 12ème division SS Hitlerjugend en provenance de Bruxelles pour la Normandie, train n°649.355 (9872 n° français), il arriva donc à la place du train de marchandises à Ascq, ce que ne pouvait pas savoir le groupe de résistants, et il faut savoir que c'étaient les occupants qui décidaient de l'ordre de circulation des convois. En Gare de Baisieux, comme dans d'autres gares, en plus des cheminots français, il y avait 24h sur 24 des soldats et des agents allemands spécialistes des circulations ferroviaires.

Mais voyons ce qui s'est passé en gare de Baisieux (Source http://beaucoudray.free.fr/ascq2.htm) Le convoi des Waffen-SS arriva à Baisieuxfrontière à 21 h 51, il fut reçu sur une voie de garage, pour laisser passer un express et un train de marchandises. Quatre agents des chemins de fer étaient de service à cette heure : le facteur-enregistrant Jules Horbé de Gruson, Noël Demouveaux de Flers, Henri Leclercq de Tourcoing et Louis Bearez de Baisieux. À plusieurs reprises, Horbé sortit sur le quai pour son service, notamment pour le passage de l'express Bruxelles-Lille, ce train passé il ne remarqua rien d'anormal. Il constata que la troupe du train des waffen-SS se trouvait principalement depuis le centre jusqu'à la queue du train. De son côté Demouvaux passa près du train pour relever les numéros des wagons transporteurs. Peu de temps avant que le convoi ne reparte, quelques coups de feu éclatèrent près de lui et furent entendus par le F.E.N. Horbé occupé à l'intérieur de son bureau de la gare et par le gardevoie Fiévet, de surveillance près de la gare de Baisieux. Demouvaux manifesta ses craintes aux sentinelles du train qui lui déclarèrent que leurs camarades étaient quelque peu avinés, mais qu'il n'y avait pas de danger. Tandis que les Waffen-SS criaient et chantaient dans leurs wagons, le chef du convoi et officier SS, l'Obersturmführer Walter Hauck, se renseigna sur la suite de son itinéraire, et apprit par un agent du chemin de fer allemand que l'express régulier Bruxelles-Lille venait de passer. Étant donné, d'après l'Ordonnance I. C. n° 2 du General-Feldmarchal Speerle, que les bandes de terroristes étaient particulièrement actives dans les régions à traverser, Hauck demanda, à l'agent allemand présent dans la gare, de mettre son train en marche immédiatement derrière l'express Bruxelles-Lille". Sa demande fut exécutée et son train fut expédié 10 minutes après l'express à la place du train de marchandises de l'armée allemande qui resta à Baisieux.

Après un arrêt de 43 minutes en gare, le convoi repartit donc de Baisieux à 22h34 et on annonça son passage pour 22h44 au facteur-enregistrant Élie Derache, de permanence en gare d'Ascq. Les explosifs posés sur l’aiguillage, près du passage à niveau, n'ont fait que légèrement dérailler la locomotive et les deux premiers wagons seulement chargés de matériel militaire. Aucun blessé n’était à déplorer parmi les SS. Cependant la population de ce petit bourg, jusque-là sans histoire, se trouva brutalement confrontée à la guerre totale menée par les nazis : la rafle commença à 23h15 et dura pendant deux heures, 86 hommes vivant à Ascq ou de passage dans le village furent assassinés par les SS, prenant prétexte d'un déraillement de train pour laisser déferler leur folie meurtrière.

 

 

Années 50/60

 

Gare de Baisieux années 60

 

Dans ces années, la gare de Baisieux avait encore des voies de garage, et donc à une certaine époque (années 50 /début 60) quelques trains de la journée démarraient ou avaient leur terminus à Baisieux, exemple en 1955, le matin, le train 2702 qui était sur voie de garage était placé sur voie principale vers 5h30/6h00, pour départ vers Lille à 6h27. Le mécanicien et son chauffeur avaient assuré un train Lille Baisieux la veille au soir, et ils dormaient à l'hôtel (de la Gare ?) pour être sur place, et donc assurer le premier train du matin de 6h27. Pour infos, composition de l'équipage d'une locomotive à vapeur: Le mécanicien était le seul maître à bord (à la SNCF on les appelait les seigneurs du rail) c'est lui qui conduisait le train, qui veillait au bon entretien de sa machine, quand au chauffeur, son travail était de charger la chaudière de la loco avec du charbon qu'il prenait dans le tender avec une pelle. 

Dans ce premier train, c'était en grande majorité les ouvriers, les employés des ateliers d'Hellemmes et de l'usine de Fives qui se rendaient au travail, pas de tel portable à l'époque, alors en attendant l'heure du départ, il y avait des parties de belote endiablées dans le hall en attendant l'heure du départ.

Les Basiliens s'en souviendront ! Dans ces années 50/60, les trains qu'ils empruntaient étaient composés avec du matériel très robuste (voiture B11) de couleur vert foncé qui était tiré par des locomotives à vapeur (photo ci-dessous). C'était impressionnant à voir et à entendre, pour arracher son lourd convoi la machine crachait sa vapeur, comme si elle respirait très fort pour délivrer toute sa puissance, le sifflet bien spécifique pour signaler l'arrivée du train aux passages routiers traversant les voies, pour beaucoup de Basilien(nes) c'est un souvenir inoubliable. À cette époque il y avait aussi des autorails Picasso rouge et blanc, avec le poste de conduite surélevé.

Ci-dessous, un train composé de voiture B11, l'intérieur d'une voiture B11, la gare de Baisieux dans les années 60

Train années 60

Intérieur voiture B11

Gare de Baisieux années 60

 

Le Café de la gare, sous Jules Dumont dans les années 50/60

Chez Jules Dumont, il y avait bien sûr des chambres pour les voyageurs, en plus d'être cafetier il était réparateur de vélos, il avait toute une clientèle d'ouvriers qui venaient prendre le train pour les ateliers d'Hellemmes, l'usine de Fives, et pour Lille, tous ces messieurs garaient leur vélo dans l'ancienne écurie qui communiquait directement avec la salle du café. Voici le rituel, on arrivait, on garait son vélo dans l'ancienne écurie, on passait dans le café où une vingtaine de genièvre étaient versés sur le comptoir, on saluait Jules et on buvait cul-sec son verre, puis le plein de carburant étant fait on allait prendre son train. Le soir, mouvement inverse, mais devant une chope, tranquillement sans être pris par le temps.

En fait, Jules allait au guichet de la gare acheter les abonnements hebdomadaires pour les ouvriers qui le souhaitaient, et il percevait un forfait pour chacun : le prix de l'abonnement + 6 genièvres + 6 chopes, et tout le monde était content ! Autres avantages : Les vélos étaient à l'abri des intempéries, et si l'on avait un problème mécanique avec sa bicyclette, Jules, qui était réparateur de vélos, avait tout le temps de la dépanner avant le retour de son propriétaire le soir

Ci-dessous le Café de la Gare dans les années 60.

Café de la gare

 

Fêtes autour de la gare

Souvenons-nous de la ducasse de la gare, avec son manège d'auto-tamponneuses sur la place, et surtout des bals qui avaient lieu à cette occasion dans le hall de la gare. À la fin des années 50, il y a même eu un combat de catch dans la gare. Il y avait aussi les concours de chevaux de trait dans la cour où se situait la halle marchandise. Ces concours s'appelaient "studbook", le stud-book définit des critères pour une race, et les chevaux référencés dans ce registre remplissent forcément ces critères. Ce sont donc des chevaux idéaux afin de faire progresser la race. Ces manifestations ont ramené beaucoup de monde à Baisieux.

 

Le trafic marchandises.

 

Cadastre 1889, halle marchandises

 

La halle marchandise, nous savons qu'elle fut construite au 19ème siècle par la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, elle apparaît déjà sur le cadastre Napoléonien de Baisieux de 1889 ci-dessus. Il faut savoir que, dans le Nord, une grande partie de ces halles marchandises, était construite en bois, beaucoup d'entre elles furent détruites pendant la guerre de 14/18, et à la fin du conflit les reconstructeurs adoptèrent des techniques nouvelles avec l'utilisation du béton armé.

Pour en revenir à notre halle marchandises de Baisieux, nous ne savons pas si elle fut mise en service en même temps que la gare (1865), toutefois il est quasiment certain qu'il n'y pas eu de halle marchandises en bois avant celle que nous connaissons, car les murs sont en briques d'époque identiques à la gare.

Avec une photo, ci-dessous, datée vers 1900, nous avons la preuve qu'elle avait un toit différent, plus classique, à 2 pans de 30°, et il est fort probable qu'au début du 20eme siècle, après la guerre de 14/18, période où la Compagnie des Chemins de Fer du Nord avait entrepris la reconstruction et la modernisation de ses gares et halles marchandises, le toit en béton armé fut rajouté.
Cette transformation de toit (arrondi en béton armé) sur notre halle de Baisieux vers 1919, a certainement été l'une des premières de la compagnie, en effet j'ai lu sur un site spécialisé que les premières halles, reconstruites ou modernisées, ont eu leurs auvents retenus par des tirants situés au-dessus (Baisieux, Boisleux, Moreuil…), alors que par la suite les auvents furent soutenus par le dessous.
Ensuite, sur les premières halles construites vers 1919, le lanterneau de faîtage reprit la forme traditionnelle à deux pans que l’on trouvait sur les anciennes halles type 1 et 2 de la Compagnie du Nord, c'est le cas à Baisieux, voir la photo ci-jointe de l'intérieur de la halle. Ce lanterneau présentait des inconvénients : en cas de casse d’un carreau, il pleuvait à l’intérieur de la halle, l'été le soleil pouvait taper directement (à midi en particulier) et, avec la surchauffe, avarier les marchandises alimentaires. Très rapidement, cette forme de lanterneau fut abandonnée.
 

Ci-dessous : photos où l'on peut voir la halle vers 1900, la halle vers 1919, la halle en 1990 (source.http://luc.beaumadier.free.fr/).

Intérieur gare vers1900

Extérieur gare vers 1919

Halle en 1990

Ci-dessous : une photo aérienne de la gare dans les années 60 où l'on remarque que les wagons pouvaient rentrer dans la halle, avec un embranchement de desserte sens Tournai-Lille. Une photo de la gare en 1990 (source http://luc.beaumadier.free.fr/). Une photo de l'intérieur de la halle en 2024 où l'on peut voir le lanterneau de faîtage à deux pans que l’on trouvait sur les anciennes halles type 1 et 2 de la Compagnie 

Gare annéeq 60

Gare en 1990

Intérieur de la halle année 2024

 
Au début du 20ème siècle, des usines commencent à s'installer sur le territoire de Baisieux, et des voies de dessertes sont construites pour les entreprises installées près de la gare, comme : La Malterie Seydl créée en 1903 au lieu-dit Le Touquet, la Malterie disposait alors d'une voie particulière et d'un embranchement ferroviaire. La société manufacture du Nord Balatum créée en 1923 au lieu-dit Le Touquet, disposait aussi d'un embranchement ferroviaire. Puis plus tard, IMPERATOR s'installa, en 1974, le long d'un embranchement de la voie-ferrée, car l'approvisionnement des huiles en fûts par la route montrait ses limites. Et enfin Bernard LEPERS négoce et conditionnement de pommes de terre.

 

Ci-dessous : l'usine La Malterie au début du 20ème siècle, et une vue aérienne de l'usine Balatum fin des années 5O.

Usine La Malterie début 20 ème siècle

Photo aérienne usine Balatum et voies chemin de fer

 
Novembre 2024, La halle marchandise de Baisieux a été détruite pour laisser place à des bâtiments modernes (Source Basil-echos novembre 2023) projet de requalification du « délaissé SNCF », rue de la Mairie À l’étude pour ce site : Des logements dont le projet initial en 2019 comptait 55 logements (31 accessions et 24 LLS) revu à 40 logements (LLS Logements Locatifs Sociaux). Sont envisagés en parallèle : une place de marché, une maison médicale, un laboratoire d’analyses, des commerces. 
 
 
 
Des TGV et Eurostar sont passés pendant plus d'un an à Baisieux
La ligne Lille-Flandres - Baisieux - Blandain - Tournai a été électrifiée en 1993, en dépit des réticences de la SNCF jugeant l'investissement non rentable, la SNCB, confrontée au problème du retard des chantiers de la ligne à grande vitesse Paris - Bruxelles sur le territoire belge, considérait ce point frontalier comme une solution de secours, mais aussi comme une voie d'accès au réseau TGV français pour sa clientèle du Hainaut Occidental. Finalement électrifiée, cette ligne frontalière a été dotée d'une section de séparation du courant car la France utilise du 25000 volts en alternatif et la Belgique du 3000 volts en continu, avec une zone neutre à Froyennes en territoire belge. En attendant la mise en service de la première section belge de ligne à grande vitesse, le passage du trafic TGV Paris- Bruxelles fut alors possible de janvier 1995 au 01 juin 1996 avec des rames du type tricourant, et la ligne a aussi accueilli jusqu'en 1998, le trafic Eurostar Londres - Bruxelles, car la ligne à grande vitesse belge n'était toujours pas ouverte sur la totalité de son tracé jusqu'à Bruxelles. 
 

TGV Lille Bruxelles

Eurostar Bruxelles Londres

 
 
20ème et 21éme Siècle
Dans les années 90, les voies de garage n'étant plus utilisées, elles ont été démontées, les embranchements et leurs aiguillages vers les voies de desserte des entreprises ont été également neutralisés. En 2018, les 2 quais ont été remis aux normes et modernisés, rehaussement à 55 cm, ajout de bandes d’éveil à la vigilance, et amélioration de l’éclairage. 3 aiguillages, hors services depuis de nombreuses années, ont été démontés et remplacés par de la voie ferrée classique.

Ci-dessous : vue aérienne de la gare dans les années 6O.

Fin des années 50

 
 
 
 
La ferme-manoir d'Ogimont.
 
Un endroit où de nombreuses associations se retrouvent, un lieu où l'on vote, de nombreux Basilien(nes) passent devant pour conduire leurs enfants à l'école Paul Emile Victor.
 

Manoir D'Ogimont


Quand le manoir fut-il construit ?
le Seigneur d’ Ogimont, à qui vient d’échoir le fief Vicomtier « de Thieffries », fait ériger à Baisieux un château pour en faire sa maison de campagne.
Le logis a été construit fin XVIIè, début XVIIIè,  puis les bâtiments annexes suivirent dans la construction.
 
Détail des différentes phases de construction (source Histoire et généalogie de Baisieux dont je suis l'un des 4 membres du conseil d'administration)
 
  • Le château:
Fin du XVII° et premier quart du XVIII° siècles, construction du château attesté par la modénature des façades et comprenant l’aile principale, l’aile droite sur caves semi enterrées et l’aile en retour (RdC, R+1 et combles mansardés) ainsi que les douves, pont dormant et passage cocher. Occupation comme maison de campagne.
  • La mutation du château en ferme-manoir:
Seconde moitié du XVIII° siècle, établissement d’une ferme : construction de l’aile Est de la ferme adossée au pignon sud du Château. Elle comprend un rez-de-chaussée peu élevé avec toiture en bâtière (témoins subsistants sur le pignon dans les combles et briques anciennes en façades). Édification de la grange : millésime 1784. Le bâti forme alors un U : château, aile Est et grange. Le château devient le corps de logis de la ferme. L’exploitation est louée à Pierre François Deffontaines. 
  • Occupation de la fermes par la famille Deffontaines  :
Seconde moitié du XIX° et XX° siècle, les héritiers des d’Ogimont (les Dupont-d'Ogimont) vendent le domaine en 1868. Celui-ci est loué à l’époque à Charles Louis Deffontaines, petit fils du précédent, qui édifie l’aile Nord en 1878 (Millésime). Son fils Émile construit l’aile Ouest dès 1880 comme l’atteste le monogramme en façade et referme ainsi la cour. Élargissement par l’arrière de l’aile en retour du château. En 1887, Émile Deffontaines surélève l’aile Est sur toute sa longueur et en modifie la volumétrie pour la partie au contact de l’ancien Château : Il crée l'aile gauche de celui-ci et le dote ainsi d’une composition symétrique. Après François Deffontaines, fils du précédent qui occupa le domaine depuis 1922, Joseph Deffontaines, petit fils d’Émile exploite la ferme à partir de 1962, il dote l’aile Nord d’un appendice disgracieux en façade arrière et perce des baies de cette aile sur la cour en ne tenant pas compte du rythme de la façade.  
  • La réaffectation en centre culturel :
Début XXI° siècle, abandon de l’exploitation et vente à la Commune de Baisieux en 2000. Réaffectation en 2000-2001 des bâtiments, à l’exception du corps de logis, en centre socioculturel, démolition des différents appendices adossés à la grange côté Sud. le Corp de logis est remis dans son état d'origine.
 
 
Son architecture
Le porche s'ouvre sous un arc de pierre qui rappelle beaucoup d'hôtels de Douai, et on trouve au dessus, la marque d'un ancien pont levis, c'est logique car jadis la ferme était entièrement entourée de douves (voir plan cadastral de 1825 ci-dessous) de nos jours il reste encore des traces de celles-ci à certains endroits autour du manoir. Le caractère de la façade réside surtout dans le contraste entre matériaux traditionnels : grès d'Artois, pierres de Lezennes, et briques. La toiture est de type à la Mansard et devait être recouverte d'ardoises. Dans le salon, le plafond est à poutres lambrissées de rinceaux en plâtre.
Le mur d'une grange porte en pierres blanches la date 1784, et dans la cour les noms des propriétaires apparaissent par briques en relief.
 
Les différents occupants du manoir
- Au début du XVIIIè siècle, c'était la maison de campagne du seigneur d'Ogimont, qui l'avait fait construire.
- Avec le temps, le bâtiment devient le corps de logis d'une grande ferme, avec cour centrale, exploitée avant 1789 par Pierre François Deffontaines. 
- A la révolution la famille d'Ogimont, devenue Dupont d'Ogimont, s'enfuit à Bruxelles. Recherchée par Pierre François à l'annonce de la confiscation des biens des immigrés, mais à moitié ruinée, elle vend le tout à Goman Maes. 
- Le domaine revient en 1856 à Charles Louis Deffontaines, petit-fils de Pierre François. 
- Ce fut ensuite Emile en 1880 qui exploita en même temps une ferme à Blandain. 
- François en 1922 et Joseph en 1962.
- Puis l'ensemble a été acquis en l'an 2000 par la commune, pour y faire le centre culturel de Baisieux. De nombreux travaux ont été réalisés pour transformer les granges, les étables, la porcherie, l'écurie, etc...en salles modernes avec tout le confort, pour les différentes activités, tout en gardant le cachet ancien de l'édifice, le logis fut aussi rénové pour retrouver son aspect d'antan. 
 
La ferme-manoir d'Ogimont était de type cense
Une ferme à cour fermée avec peu d'ouvertures sur l'extérieur. Un porche permettant d'accéder à la drève (chemin d'accès à la cense), tandis que sur deux autres ailes, des passages couverts étaient aménagés pour accéder aux pâtures ainsi qu'aux terres exploitées. Le bâtiment, qui a un plan de type pentagonal, était organisé en trois secteurs, fonctionnant indépendamment :
Le premier secteur était le lieu du logis, et il était dirigé directement sur la rue.
Le deuxième secteur concernait la culture et regroupait la grange, l'aire à battre et des remises dans lesquelles deux accès couverts étaient aménagés afin d'accéder aux champs.
Le troisième secteur concernait le bétail et regroupait les étables, la porcherie, l'écurie, dans ce secteur deux passages couverts étaient aménagés afin de rejoindre les pâtures.
Ainsi, dans cette typologie de ferme-cense, tous les accès étaient créés depuis la cour fermée centrale, les chemins par usage étaient dirigés en fonction de la proximité des besoins, la cour et la ferme étant le cœur de la vie rurale de l'exploitation. (Source observatoire Caue)
La vie était dure pour les paysans qui travaillaient à la ferme, par exemple l'eau qu'ils devaient pomper à la force de leurs bras dans des réservoirs, était réservée au seigneur, eux devaient se contenter de ce qui coulait par les trop pleins. 
 
Ci-dessous à gauche le plan cadastral de 1825 où l'on constate que la ferme-manoir d'Ogimont était entourée de douves, et à droite le plan sur lequel est expliqué le fonctionnement de la ferme : logis, étables, porcherie, grange, etc...

Plan cadastral 1825

Plan ferme d'Ogimont


 
Des épisodes de violence pendant la révolution
Ces événements ont fait l'objet d'un procès verbal retrouvé aux archives du Nord, dont nous avons copie : 
Après le passage des troupes en guerre : Français de Dumouriez, Uhlands, Autrichiens, qui pillent les récoltes et tuent le bétail, le 2 mars 1796 une cinquantaine d'hommes pénètrent dans la ferme par effraction. Les 8 domestiques et servantes sont amenés dans la cuisine pour être ligotés et interrogés. Puis le fermier et son épouse sont recherchés et trouvés. Pierre François Deffontaines, une corde au cou, est traîné dans une chambre et étranglé jusqu'à ce qu'il avoue où est son argent. Sachant que les moutons ont été vendus, les bandits non satisfaits en réclament plus. Pierre François  étant prêt à expirer, ils le laissent agoniser, ils vont alors chercher son épouse, lui passent une corde au cou, ils l'accrochent à la cheminée, et allument deux fagots sous elle. La voyant prête à expirer, ils la décrochent, la portent dans la chambre en disant " elle est crevée " Après partage de l'argent et de quantité d'objets, vaisselle, bijoux, linge et nourriture, les brigands, on les appellera " les chauffeurs de pieds" , quittent la ferme vers quatre heures du matin, après avoir ligoté les enfants.
 
Différentes photos de la ferme-manoir d'Ogimont
 
Dans la cour de la ferme d'Ogimont, sur le mur opposé au porche, il y a une niche dédiée à la Sainte Famille. Vu les briques qui l'entourent, identiques à celles de la façade sur cour de l'aile ouest de la ferme, cette niche date certainement de la construction de cette aile construite en 1880 par Émile Deffontaines. Cette niche religieuse existe encore de nos jours.

Niche religieuse au Manoir D'Ogimont

 
Ci-dessous, logie de la ferme d'Ogimont années 60 et sortie de moutons début XXème siècle.

Ogimont jadis

Ogimont sortie de moutons


Ci-dessous, comparatif ferme d'Ogimont jadis et centre culturel d'Ogimont de nos jours.

 Manoir D'Ogimont

Le centre culturel d'Ogimont de nos jours, façade et cour.

Ogimont de nos jours

Ogimont de nos jour


 

Le domaine d'Escamin.

Fief d'Escamaing
Il y a très longtemps, depuis le moyen âge, Escamin s'écrivait- Escamaing, c'était un fief tenu de la baronnie de Cysoing à 10 livres de relief, comprenant 17 bonniers 1/2 de terres tenant au triez dudit Escamaing et aux terres de la seigneurie de Ponthois ; des rentes sur plusieurs hôtes et tenants, le pennage des pourceaux et le tonlieu des bestiaux; 10 hommages parmi lesquels le Petit-Molinel et Zabulon à Baisieux.
- En 1223, on trouve déjà dans les textes le nom d'un chevalier Bernard d'Escamaing et Micharde sa femme, dont le fief comprenait 17,5 bonniers soit environ 25 hectares.
- Jean, seigneur d'Escamaing, fils de feu Jean, 1439 ; il vendit son fief à Jean d'Hallennes, écuyer en 1451.
- Philippe d'Hallennes, fils de feu Gilles, dit Pépin, écuyer, bailli de Douai, 1472.
- A l'époque des troubles religieux du XVIe siècle, Escamaing appartenait à Antoine de Lannoy, écuyer, seigneur de Bailleul en Tournaisis, qui fut exécuté à Tournai pour hérésie; son fief fut retenu par droit d'annotation.
 
 
Domaine d'Escamin
Escamin c'était un domaine qui comprenait : des terres, des pâtures, un château et sa ferme, et vers 1780 la ferme et le château représentaient une propriété d’environ 3,5 hectares. Si l'on regarde le plan cadastral de 1825 ci-dessous, on remarque que le domaine était entouré de douves. 

Cadastre 1825

 

 
Voici quelques infos sur ces deux édifices : le château et la ferme
 
Le château d'Escamin
 
Le château d'Escamin est une demeure privée du XVIIIe qui n’est pas accessible au public. Jusqu'en 1900, le château faisait partie du domaine d'Escamin. 
Au début du XVIIIe Siècle, un propriétaire du domaine d'Escamin, Jean-Baptiste Potteau, Seigneur d'Escamain, greffier de la Gouvernance de Lille, époux de Catherine Françoise Fruict, fille du greffier des États de Lille; fait bâtir le château d'Escamin.
En 1900, la ferme et le château sont séparés par la vente de ce dernier à Charles Escouflaire. Rappelons que l'accès principal du château se faisait par le chemin Delins bordé de chaque côté par de grands arbres et des pâtures. Puis au bout de celui-ci, on accédait au parc par un porche, sous une tour colombière.  (voir les 2 photos ci-dessous : chemin Délins et porche sous la tour colombier)
 

Chemin Délins jadis

Entrée du château d'Escamin

Vue du château après avoir franchi le porche sous la tour colombier.

Château d'Escamin en 1921

 
Au début du XXe siècle, une maison de gardien fut construite près de la chapelle qui était située rue du Château.

Maison du gardien du château d'Escamin

 
Les différents propriétaires, locataires et occupants.
- Au début du XVIIIe Siècle, un propriétaire du domaine, Jean-Baptiste Potteau, Seigneur d'Escamain, greffier de la Gouvernance de Lille, époux de Catherine Françoise Fruict, fille du greffier des États de Lille; y fait bâtir le château d'Escamin.
- En 1838, Marie Catherine Bonne Godtschalck, épouse de Joachim Joseph Poulle écuyer officier Colonel aux gardes wallonnes, descendante de la famille Potteau est citée propriétaire du château sur l’acte de décès à Baisieux de sa fille Félicie Marie Joséphine
- Dans la seconde partie du XIXe siècle, il fut loué puis acheté par la famille Salembier-Pollet. Puis, par succession leurs descendants, la famille Loingeville, en devinrent propriétaires.
- Vers 1890 le château et la ferme furent séparés, le château fut d'abord loué par Charles Escouflaire (décédé en 1909) puis acheté par celui-ci en 1900, puis ses descendants occupèrent le château : son fils Rodolphe Escouflaire, son petit-fils André Escouflaire et son arrière-petite fille Marie Torfs.
Le château fut occupé épisodiquement par les Allemands durant les deux guerres mondiales.
 
 
L'étang du Château en 1909.

Château d'Escamin

Château d'Escamin dans les années 20

Château d'Escamin dans les années 20

 
L'architecture et les transformations.
Depuis sa construction au début du XVIIIe siècle, le château a perdu sa physionomie première, seule l'aile orientée nord-sud a gardé ses façades intactes, ses anciennes fenêtres et un vieux pignon, il est typique de cette époque avec une ligne classique composite (style régence ?). Le bâtiment en L comportait les pièces de séjour orientées à l'ouest, et une orangerie donnant sur la cour côté ferme (est).
- Au début du XXe siècle, avec Charles Escouflaire, une partie de l'aile orientée nord-sud est aménagée en bureaux pour les employés de l'entreprise de fabrication des poudres anti-asthmatiques créée par Charles Escouflaire. Puis il fait dessiner le parc par un paysagiste, il n'y avait alors aucun arbre.
- Dans les années 20, Rodolphe Escouflaire agrandit le bâtiment de l'aile orientée est-ouest, il remplace l'orangerie par une grande salle à manger surmontée de deux chambres à coucher. Il ajoute côté est une tourelle pour l'escalier et une cuisine.(voir la photo cour du Château d'Escamin ci-dessous) 
 
 
 À gauche l'aile orientée nord-sud et à droite l'aile orientée est-ouest.

Cour du château

Rodolphe Escouflaire avec sa voiture devant le château dans les années 1920

Rodolphe avec sa voiture dans les années 20

 
Les dégradations suite à l'occupation allemande et à des pillards.
Rappelons que les Allemands ont occupé le château durant la première et la seconde guerre mondiale. Ils y ont fait beaucoup de dégâts, aux cheminées et à certains pavements, une rose des vents et des inscriptions ont été peints sur les murs des garages et sur les murs d'une pièce à l'étage de l'aile nord-sud.
Pendant ces périodes d'occupation, la vie des propriétaires devait être très pénible, les Allemands réquisitionnaient des logements comme le château d'Escamin, et bien entendu ils installaient leurs officiers dans les plus belles pièces.
Lors de la première guerre, Madame Célestine Thérèse Escouflaire (née Delbauve) veuve de Charles Escouflaire décédé en 1909, vivant seule au château, écrivit un journal intime. Nous avons pu lire ce récit où elle livre en 1917 son ressenti face à l’occupant.
Lors de la seconde guerre mondiale, les allemands s'étaient installés durablement sur la propriété. Sur une parcelle de terrain à gauche du château, on voit encore les fondations en béton de baraquements de cantonnement, et dans une dépendance annexe, à l'arrière du château, les occupants avaient construit une sorte d’évier destiné à la toilette des soldats.
Peu après la libération, des groupes les ont remplacés durant quelques mois ? Quel était leur rôle ? Personne ne semble le savoir, mais leur activité s'apparentait plutôt à des actions de pillage près des zones de combat.(cette phrase vient du livre Baisieux 2000, mais est-ce étayé ???)
 
Le château d'Escamin de nos jours :
De nos jours, le château et la maison du gardien existent toujours, l'étang n'a presque plus d'eau car il n'est plus alimenté par le ruisseau Saint-Calixte, et dans les pâtures qui précédaient le château plusieurs villas ont été bâties vers la fin du XXè siècle (voir le cadastre 2021 ci-dessous), la petite chapelle qui était située rue du château, devant l'entrée principale, (voir photo entrée principale) a disparu dans les années 70.
 

Cadastre 2021

 
La ferme d'Escamin

Description.
C'est une grande ferme au carré avec cour centrale de 35 m sur 40 m, elle possède un corps de bâtiment daté de 1722, le reste ayant été partiellement reconstruit après un incendie vers 1860. Les toitures sont recouvertes de tuiles flamandes. Elle était entourée de douves à présent comblées (voir ci-dessous le cadastre napoléonien de 1825). l'entrée se fait par un grand porche arrondi, précédé de deux piliers importants.
Rappelons que la ferme et le château faisait partie du même domaine jusqu'en 1900, date à laquelle le château a été vendu à Charles Escouflaire.
 
Entrée de la ferme vers 1990 et cour de la ferme vers 1914.

Entrée ferme d'Escamin année 1990

Cour ferme d'Escamin

 
Les différents occupants jusqu'à la fin du XXè siècle.
- Rappelons que le fief est bien plus ancien que la ferme, déjà en 1223, on trouve dans les textes le nom d'un chevalier Bernard d'Escamaing et Micharde sa femme, dont le fief comprenait 17,5 bonniers soit environ 25 hectares. 
- En 1451, Jean d'Escamaing, écuyer, fils de feu Jean, vend son fief à Jean d'Hallennes. 
- En 1472, Philippe d'Hallennes, fils de feu de Gilles, dit Pépin, écuyer, bailli de Douai.
- Au XVIè siècle, à l'époque des troubles religieux, Escamaing appartenait à Antoine de Lannoy, écuyer, seigneur de bailleul en tournaisis, qui fut exécuté à Tournai pour hérésie, son fief fut retenu par droit d'annotation. Son censier Bettremieu Mullier fut pendu en 1581 à Lille, pour avoir comploté de livrer la ville au prince d'Orange, chef des protestants des Pays Bas.
- Au XVIIIè siècle, le propriétaire est Jean-Baptiste Potteau, Seigneur d'Escamain, greffier de la Gouvernance de Lille, époux de Catherine Françoise Fruict, fille du greffier des États de Lille. ( souvenez-vous, c'est lui qui a fait bâtir le château d'Escamin). 
- Les bâtiments et le domaine ont été au fil du temps, la propriété de nombreux notables.
- En 1858, la ferme a été revendue à la famille Salembier : François Salembier (1813-1889) a exploité la ferme durant 30 ans, et a été maire de Baisieux de 1848 à 1865.
- Un descendant des Salembier, Loingeville Emile, puis son fils Nicolas furent propriétaires et ont poursuivi l'exploitation du domaine. 
 
La ferme sous l'occupation.
Durant les deux dernières guerres la ferme a été occupée par les troupes allemandes.
En 1914/1918, les allemands y ont rassemblé toutes les vaches de la commune, pour mieux les contrôler (voir photo ci-dessous).
En 1940/1944, les allemands avaient un garage de motos dans une dépendance, et l'on peut encore voir, peints en noir, les numéros d'immatriculation.
 
 Regroupement des vaches de la commune en 14-18

Regroupement des vaches ferme d'Escamin en 14/18

Une info non vérifiée
Il y aurait eu, dans les temps anciens, un souterrain secret qui reliait le domaine d'Escamin à la ferme des Chartreux ? s'il a vraiment existé ce souterrain aurait fait plus de 600 m de long. Il faut savoir que cette cense située en Belgique fut longtemps française et sur le territoire de Baisieux, comme l'indique la carte de Ferraris ci-dessous. La cense des Chartreux fut cédée aux Pays Bas en 1815 par les traités des 20 novembre 1815 et 28 mars 1820. Par l'effet de cette cession, le territoire sur lequel était située la cense des chartreux fut rattaché à la commune de Blandain depuis les événements de 1830 en Belgique (La Révolution belge de 1830 est la révolte, contre le roi des Pays-Bas Guillaume Ier, elle aboutit à l'indépendance et à la neutralité de la Belgique)
 
Ferme des Chartreux située à 650 m à vol d'oiseaux d'Escamin, et carte de Ferraris de 1770 indiquant la cense côté français.

Ferme des Chartreux

Carte de Ferraris
 
Ci-dessous, l'entrée et la cour de la ferme d'Escamin vers la fin des années 90.

Ferme début année 2000

Cour ferme d'Escamin fin XXème Siècle

 

Entrée de la ferme d'Escamin vers 2012

Ferme d'Escamin  2010

 

Plan cadastral de 1825 concernant le domaine d'Escamin.

Plan cadastral ferme d'Escamin en1825

 


 

Écoles Publiques de filles et garçons du Petit Baisieux (École Michelet)

Ecole communale Michelet où j'ai étudié dans les années 50, à l'angle de la rue de Verdun et rue des écoles. Sur la photo ci-dessous, au premier plan entrée de l'école des garçons, au second plan entrée de l'école des filles, la photo date des années 30 car on il n'y a pas encore de lignes électriques. De nos jours l'école n'existe plus, les 2 maisons des enseignants sont devenues des logements privés, et les classes ont été détruites pour construire une résidence pour personnes âgées...

Voici les grandes lignes de son histoire:

Comment est né le projet?

Dans une déclaration au Conseil Municipal du 19 mai 1879, le maire regrette les mauvaises conditions de travail des enfants, logés à l'étroit dans des locaux non destinés à l'usage de classes, et il est urgent de construire deux maisons d'écoles, garçons et filles, au centre des hameaux composant la section du Petit Baisieux. La dépense sans les préaux et les clôtures (qui ne pourront être faits de suite) s'élève à 28.000 F, mais ne pourra être engagée que si l'on obtient une subvention de 12100 F. Le reste, soit 15900 F, sera couvert par un emprunt remboursable en 31 ans. Le Conseil donne un accord unanime.

Ecole communale Michelet à Baisieux dans les années 50

Noms des rues longeant les écoles à la fin du 19e siècle.

En 1879, la Rue des Ecoles s'appelait Ancien Chemin de Sin à Willems, et la rue de Verdun s'appelait Rue des Vaches.

 

Les grandes lignes de la construction, des agrandissements et des transformations.

D'après un document des archives du Nord :

- De 1879 à 1882, construction (avec plans) des écoles publiques de garçons et de filles du Petit Baisieux.

- En 1891, construction d’un mur de clôture.

- En 1892, appropriation des logements de fonction.

- En 1892, les écoles reçoivent en moyenne 80 élèves chaque mois, et sur recommandation de l'inspecteur primaire un poste d'adjoint rémunéré par l'état est créé dans chacune des deux écoles, les travaux d'aménagement de classes sont à la charge de la commune, et les locaux étant vastes, des cloisons sont posées pour doubler le nombre de classes.

- De 1936 à 1938, agrandissement et transformations : devis, arrêté (avec plans).

- En 1952, les cours sont asphaltées et des sanitaires construits.

- Fin des années 50, en raison de l'augmentation du nombre d'élèves il faut construire une classe de filles et une classe de garçons, qui seront dans l'immédiat logées dans les vestiaires, un projet de construction type, présenté par la préfecture pour un coût de 5 millions de francs par classe et subventions de 90% est envisagé, mais on souhaite aussi y ajouter des préaux et des WC pour un futur groupe scolaire de 6 classes de filles et 6 classes de garçons. Le projet type qui comporte un sol béton et un toit en éternit à un seul versant, doit être modifié pour avoir un sol en carrelage et un toit à double pente en tuiles. Le logement doit comporter une salle d'eau et le chauffage central. En 1960 les travaux sont en cour.

 

 

 1937, des séances de cinéma dans l'école.

En Juillet 1937, il est proposé la création d'un cinéma dans les nouvelles écoles du Petit Baisieux, ce qui permettra de retenir les habitants dans la commune et jouera un rôle éducatif pour les enfants. Une commission de choix des films est créée qui devra prendre toutes les garanties au point de vue moral ! Unanimité du conseil. 

 

1965, groupe scolaire Michelet.

C'est en Janvier 1965 que les Écoles publiques de filles et de garçons du petit Baisieux prennent le nom de Groupe Scolaire Michelet.

Ecole Michelet années 60

Ecole Michelet années 60

2008, l’école est finie…

L'école Michelet a fermé en juin 2008, comme l’école Lamartine, à l’ouverture de la nouvelle école Paul Emile Victor. Ensuite, certains bâtiments ont été détruits et d'autres rénovés pour en faire un béguinage, voir photo ci-dessous à droite.

Ecole Michelet en 2008

Béguinage qui remplaça l'école michelet

  


Le Chemin des Pendus

 

Signes de justice sur les cartes anciennes

 

Il faut savoir que les emplacements des anciens gibets peuvent être localisés facilement grâce aux toponymes des lieux-dits : au gibet - colline des pendus - chemin du gibet - ou comme dans notre village "Chemin des Pendus ". Donc dans les temps anciens, ce Chemin des Pendus à Baisieux menait certainement à un gibet, où l'on pendait les condamnés à morts. Autre méthode, si l'on veut savoir s' il y avait un gibet dans son village, on peut aussi consulter la carte de Cassini ou encore les cartes des anciennes châtellenies, lorsque l'on voit sur ces cartes un dessin représentatif d’une potence associée au mot Justice, il y avait obligatoirement à cet endroit un gibet où l'on pendait les condamnés à mort.(voir les illustration explicatives ci-dessus)


Pourquoi des gibets dans certains villages, et qui décidait des pendaisons ?
Au temps du régime seigneurial et jusqu’à la révolution française, dans plusieurs villages de notre région s’élevaient des gibets où avaient lieu les exécutions des criminels condamnés à mort. Placés sur une hauteur, un peu en dehors du village, mais bien en vue du principal chemin public, les gibets signalaient aux habitants le siège d’une haute justice. Les corps des condamnés étaient laissés pour être exposés à la vue des passants et dévorés par les corbeaux. Le gibet était avant tout une démonstration visible du droit de justice du Seigneur, mais il ne servait probablement pas beaucoup.
 
Le Gibet de Baisieux.
De nos jours, on connaît le Chemin des Pendus partant de la rue d'escamin et allant jusqu'à la Rue de Tournai (M941), à une centaine de mètres de la frontière Belge. D'après une gouache de Adrien de Montigny réalisée vers 1603, pour illustrer les Albums de Croÿ (gouache ci-dessous), le tracé de ce petit chemin était différent, il partait du siège d'un fief nommé Escamaing et rejoignait, juste à la sortie du village de Baisieux, un chemin plus important de Lille à Tournay (Rue de Tournai de nos jours). À la sortie de ce chemin, sur une petite parcelle de forme triangulaire se trouvait un gibet à 3 piliers pour pendre les condamnés à mort.

 

Albums de Croÿ

 

 

Mais il faut savoir que Adrien de Montigny faisait ses croquis de terrain du printemps à l’automne, et que souvent les arrière-plans semblent avoir été faits de mémoire, ou reconstitués et inventés en atelier, en hiver. Ces arrière-plans, tout comme les premiers plans (souches, arbres, talus de chemins...) ne sont donc pas toujours fidèles.

Si l'on compare cette gouache du début XVIIè siècle au Baisieux actuel, on détermine que le Chemin des Pendus partait de la rue d'escamin, et aboutissait dans la rue de Tournai juste à la sortie du village, il y encore un chemin d'exploitation, visible de nos jours, qui mène dans les champs, et le gibet se trouvait juste à gauche sur une parcelle cadastrale qui est toujours de forme triangulaire, voir photo ci-dessous.

Emplacement du gibet et chemin des pendus en 1603

 

Des indications " Justice " sur les cartes à partir de la fin du XVIIè siècle.
On voit apparaître dans la légende et le champ des cartes particulières à la fin du XVIIè siècle, un signe conventionnel assez particulier (une marque comme on disait alors) : un gibet à un ou plusieurs piliers, dénommé par les cartographes de l'époque "justice" (voir l'illustration en haut de l'article.) Il y avait des gibets un peu partout sur le royaume.
 
1 siècle plus tard, un gibet près de la frontière, et plus de traces du gibet situé à la sortie du village.
On peut voir sur la carte de La châtellenie de Lille de 1707, ci-dessous à gauche, que le gibet situé à la sortie de Baisieux n'était plus indiqué, et on constate qu'un gibet assorti au mot justice était situé près à la frontière. Le Chemin des Pendus actuel partant de la Rue d'Escamin et aboutissant sur la Rue de Tournai (M941), à une centaine de mètres de la frontière, a peut-être un rapport avec ce gibet ? Voir photo ci dessous à droite, le tracé rouge.
 

Gibet de Baisieux en 1707

Gibet et chemin des pendus en 1603 et 1707

 
infos complémentaires
 
Qui est Adrien de Montigny
Adrien de Montigny est un peintre valenciennois, décédé en 1615, connu pour les nombreuses illustrations (2 500 gouaches connues) qu’il a peintes pour illustrer les fameux Albums de Croÿ ; série d’albums de parchemins, richement illustrés de gouaches qui lui ont été commandés par le duc Charles de Croÿ à la Renaissance.Il s’agissait de cartographier et représenter par des vues cavalières les paysages de tous les villes, villages, forêts, cours d’eau, châteaux et propriétés appartenant à l’époque au duc Charles de Croÿ, ou des provinces où ce duc a exercé une autorité administrative au tournant des xvie et xviie siècles.
Ces dessins, souvent très bien conservés, sont encore une source unique et exceptionnelle d'informations sur les paysages et l'architecture de la Renaissance.
 
 

  

 

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